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Bodrum: un havre de paix au «Erdogan’s land»

21 mai 2017, 18:05

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Bodrum: un havre de paix au «Erdogan’s land»

Loin des tumultes de la politique, Bodrum, «le Saint-Tropez turc» vit, sourit et s’épanouit. La blancheur des maisons contraste avec le bleu du ciel et de la mer, le vert des montagnes. Les oliviers appellent à la détente. Le lieu est chargé d’histoire ; mélange des influences asiatiques et européennes, les vestiges architecturaux de Bodrum titillent la curiosité des visiteurs. 

La modernité de Bodrum est également à considérer. Si plus de 90 % de la population turque est enregistrée à l’Etat civil comme étant musulmane, les bars dans les rues de Bodrum, les belles plantes en robe et cheveux au vent marquent la différence assumée des habitants et vacanciers comparé aux pays arabes voisins. «Les gens sont modernes ici, pourtant, le tourisme connait un ralentissement ces derniers temps à cause de nos relations conflictuelle avec l’Europe. Certains magasins doivent fermer mais nous arrivons quand même à nous en sortir avec le flot de touristes», explique Yacoob. 

Bataille perdue pour l’Europe

Malgré la bataille perdue de la Turquie pour intégrer l’Union européenne, les Turcs sont fiers de leurs racines, de leurs pays et de leur indépendance. A chaque coin de rue, sur le toit de presque tous les bâtiments, c’est bercé par l’air marin que flotte de drapeau turc. «Le rouge de notre drapeau représente le sang versé de nos soldats pendant la Première Guerre mondiale, avant que nous devenions une république sauvée par Mustafa Ataturk, notre légende locale. Le croissant de lune et l’étoile représentent la paix.» 

Si la majeure partie de l’économie à Bodrum dépend du tourisme, la mer et l’agriculture ont leur place. Dans la marina de Bodrum, on retrouve des yachts et des catamarans les uns plus spectaculaire que les autres. La musique des bateaux le confirme : les Turcs sont des fêtards. Les marchands d’éponge, les marchands de fruits de mer et de coquillages apportent cette touche méditerranéenne en ce lieu ou semble régner l’insouciance et la joie de vivre. «A Bodrum, on construit également des bateaux», précise Yacoob. Ici, les bateaux servent également de logement. Ceux ne souhaitant pas rester dans les hôtels peuvent dormir dans les bateaux et donc faire des sorties en mer. 

 

Un des vestiges architecturaux qui domine le paysage est le château St-Peter, construit par le chevalier St-John. En 1965, le château est devenu un musée ouvert à tous. On y trouve plusieurs objets datant de l’ancienne civilisation. Les amphores, grands pots de terre cuite, ont été récupérées d’épaves de navire, montrant l’importance du commerce en Turquie à l’époque. «Avec l’accès à la mer, Bodrum était la principale ville de commerce. Mais ce n’est plus le cas avec l’accès aérien. Nous exportions l’huile d’olive et le miel. Actuellement, nous sommes le quatrième plus gros exportateur d’huile d’olive au monde», précise Yacoob. 

Un an pour faire un tapis

Dans l’enceinte du château nous pouvons également voir exposés des petits pots en verre, qui étaient alors utilisés pour le parfum ou les essences naturelles. Les gravures des pierres tombales avec des images représentent le statut ou l’emploi qu’exerçaient les personnes décédées. 

 

L’autre aspect de Bodrum qui séduit est sa couleur locale. Les villages aux alentours du centre ont conservés leur cachet typique, à l’instar du village d’Etrim, où les habitants sont principalement des fabricants de tapis fait main. Ce petit village de 300 habitants a même conservé les anciennes maisons, «afin que nos enfants connaissent leur passé». 

Les tapis sont faits en laine, en coton ou encore en soie. «Chaque tapis a une caractéristique et un design unique portant un message. Un tapis de 200 mètres carrés prend trois mois à être fait et coûte 800 lires turques. (NdlR ; environ Rs 7 850)», dit un fabricant. Un petit tapis en soie peut prendre jusqu’à un an pour être fabriqué. En quittant Ertim, les amateurs de vin peuvent faire une halte au Selia Wine Estate avant de rentrer en ville.

Une chose est sûre, les manœuvres politiques du président, Recep Tayyip Erdogan, n’ont pas prise à Bodrum.