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Jocelyn Seenyen: «Je n’ai pas encore dit mon dernier mot en politique»

20 mai 2017, 15:00

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Jocelyn Seenyen: «Je n’ai pas encore dit mon dernier mot en politique»

«Comme disent les sportifs, je n’ai pas encore raccroché mes crampons. Je n’ai pas encore dit mon dernier mot en politique.» Avec Rohit Beedassy, ancien ministre des Travaux, Daniel Jocelyn Seenyen vient de lancer sur Facebook le Parti socialiste, dont il est le secrétaire général. Né en 1945, à Port-Louis, cet ancien ministre de la Santé est «pour la moralisation» de la vie politique.

«Cessons avec ce système de noubanisme, de népotisme, de copinage. Un Premier ministre ne devrait faire que deux mandats. Nous allons insister sur cela», lance l’habitant de Floréal, actuellement assistant recteur au collège St Nicholas Grammar School.

Jocelyn Seenyen explique que les membres du Parti socialiste, qui a un diamant pour symbole, n’ont pas commencé à organiser de meeting. «Mais nous allons bientôt sortir en public avec banderoles, tracts et meetings. Nous allons faire comme Narendra Modi. Nous irons de l’avant avec des idées modernes.»

Cet enthousiasme pour la politique, d’où le septuagénaire le tient-il ? «La politique est un peu dans mes gènes, concède-t-il. Renganaden Seeneevassen était un cousin de mon père. Enfant, j’avais accompagné mon père à un meeting de Renganaden Seeneevassen.» Le déclic est venu quand il était étudiant.

Boursier du gouvernement français et ayant obtenu une licence et une maîtrise, il a fait une demande de prolongement de sa bourse pour faire un doctorat. L’ambassade de Maurice à Paris lui annonce que sa demande a été refusée car, dit-on, un doctorat n’était pas nécessaire pour enseigner à Maurice. Toutefois, en même temps, un autre jeune a fait la même demande qui a, elle, été acceptée, cet étudiant étant proche du Parti travailliste (PTr), qui était à l’époque au pouvoir. «J’ai vécu ce refus comme une injustice de la part du gouvernement de mon pays. C’est un peu avec ce ressentiment que je rentre à Maurice en juillet 1977», ajoute-t-il. Il prend de l’emploi comme enseignant d’anglais au Lycée Labourdonnais.

«J’arrive à un moment où la contestation va débuter au PTr avec les trois contestataires Harish Boodhoo, Rohit Beedassy et le défunt Radha Gungoosingh. Ils étaient les trois mousquetaires. Un ami commun m’a fait rencontrer Harish Boodhoo. C’est cette rencontre qui va déclencher le désir chez moi de faire de la politique active.»

«J’étais le premier à me joindre à Harish Boodhoo» Jocelyn Seenyen souligne qu’il doit beaucoup à Harish Boodhoo pour son parcours politique. «C’est quelqu’un qui savait nous donner des responsabilités. Il déléguait ses pouvoirs. Lorsque nous créons le Parti socialiste mauricien (NdlR, PSM) en 1979, j’étais le premier à me joindre à Harish Boodhoo. Il y a eu Kailash Ruhee, Armoogum Parsuramen, Yousouf Maudarbocus, Ashok Roy et moi. Nous étions les cinq qu’Harish Boodoo avaient appelés les cinq oiseaux rares qu’il a présentés en juillet 1979 au premier meeting du PSM au marché de Belle-Rose.»

Jocelyn Seenyen a fait partie des ministres qui ont quitté le gouvernement en mars 1983. Sir Anerood Jugnauth, qui avait créé le Mouvement socialiste militant (MSM), a contracté une alliance avec le PTr et le Parti mauricien social-démocrate. Cette alliance a remporté les élections de 1983. Une traversée du désert a alors débuté pour lui.

En 1988, Jocelyn Seenyen est devenu président de la Mauritius Housing Corporation (MHC) et il y est resté jusqu’en 1995. «Avant, il fallait attendre dix mois pour avoir un emprunt auprès de la MHC. Lorsque je suis arrivé, le délai a été réduit à trois mois et ensuite à 15 jours.»

En 1995, sir Anerood Jugnauth lui a demandé d’être candidat à Belle-Rose – Quatre-Bornes sous la bannière du MSM et il est battu. C’est à partir de là qu’il a pris ses distances de la politique et il a été titularisé prof résident au Lycée Labourdonnais jusqu’à 2010. Depuis 2014, il est président du conseil d’administration de la Société biblique de l’île Maurice.

 


Son parcours :

<p>1977 : Enseignant au Lycée Labourdonnais&nbsp;<br />
	1979 : Secrétaire général du PSM &nbsp;<br />
	1982 : Ministre de la Santé (MMM-PSM)&nbsp;<br />
	1983 : Candidat battu du MMM à Curepipe-Midlands &nbsp;<br />
	1986 : Maire de Curepipe&nbsp;<br />
	1987 : Démissionne du MMM&nbsp;<br />
	1987 : Campagne pour le MSM sans être candidat &nbsp;<br />
	1988 : Président de la MHC &nbsp;<br />
	1995 : Candidat battu du MSM à Belle-Rose&ndash;Quatre-Bornes. &nbsp;<br />
	2016 jusqu&rsquo;à maintenant : Assistant recteur au collège St Nicholas Grammar School</p>