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Énergie éolienne: des révélations troublantes sur l’ex-client de Choomka

18 mai 2017, 20:30

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Énergie éolienne: des révélations troublantes sur l’ex-client de Choomka

De nouvelles informations sur l’investisseur coréen Soo Song Lee font sourciller. Elles émanent d’échanges de courriels entre le Central Electricity Board (CEB) et le Board of Investment (BoI).

Le 6 octobre 2016, le directeur général du CEB écrit à Ken Poonoosamy, directeur du BoI, pour le mettre en présence d’une «self-explanatory disturbing correspondence» sur le directeur de Koland Natural Resources Development Co Ltd, Soo Song Lee. Gérard Hébrard demande au BoI d’entreprendre des vérifications approfondies sur la crédibilité de la société et sur son directeur.

Soo Song Lee a été le client de l’ex-directrice de l’Independent Broadcasting Authority, Youshreen Choomka. Cette dernière a été contrainte à la démission le 9 mai après les révélations de l’express sur son rôle de «courtière» entre l’investisseur coréen et le gouvernement. Même si les choses ont dégénéré entre son exclient et elle, Soo Song Lee a toutefois eu le soutien des autorités, dont le Mauritius Research Council et le BoI (tel que l’écrit Gérard Hébrard dans le courriel du 6 octobre 2016 à Ken Poonoosamy) pour obtenir un Energy Supply and Purchase Agreement (ESPA).

En fait, la veille, soit, le 5 octobre 2016, un dénommé Choi Yang-Hyun, qui se présente comme un habitant de Seoul, capitale sudcoréenne, a attiré l’attention du CEB sur des prétendues irrégularités entourant son compatriote Soo Song Lee.

Dans un courriel écrit en anglais, Choi Yang-Hyun allègue que le directeur de Koland l’a approché pour une garantie financière mais que ce dernier ne lui aurait pas repayé les 300 000 dollars dus à la date convenue. Soit le 30 avril 2016. Qu’il l’aurait traîné en justice pour cela. Et que Soo Song Lee serait fiché et recherché en Corée du Sud.

Le détracteur du directeur de Koland ajoute avoir la confirmation que son compatriote, qui s’est lancé dans un projet éolien avec le gouvernement mauricien, est au pays. Il demande au CEB de prendre les mesures nécessaires pour qu’il puisse récupérer son argent.

Le 7 octobre, Ken Poonoosamy répond à Gérard Hébrard, l’informant que le BoI a initié les actions nécessaires pour une due diligence (vérification nécessaire) rigoureuse sur Koland Natural Resources Development Co Ltd ainsi que sur son directeur. Il lui fait d’ailleurs parvenir les conclusions préliminaires.

Notamment qu’il n’y a aucune information sur la société ainsi que sur la personne, selon des données disponibles.Et qu’il n’y a aucune trace d’eux sur Internet. Et qu’une World Check Search de niveau un n’a rien donné. Ken Poonoosamy poursuit que le soutien du bureau du Premier ministre a été sollicité pour des vérifications plus fouillées auprès des autorités étrangères.

Mieux, le numéro un du BoI demande que toutes les institutions gouvernementales impliquées dans le projet de Koland suspendent toute action en attendant le rapport du bureau du Premier ministre.

La suite interviendra le 25 janvier. Ken Poonoosamy écrit au CEB lui affirmant  qu’aucune information compromettante n’a été trouvée sur Koland et sur son directeur. Ce, selon les informations disponibles au moment où l’exercice a été effectué, prend le soin de préciser le directeur du BoI.

Ce dernier souligne par la même occasion qu’aucune preuve d’une quelque accréditation ou compétence du promoteur pour réaliser le projet proposé n’a été trouvée. Il passe alors le relais au CEB en lui demandant de procéder à une évaluation minutieuse du projet de Koland ainsi que de la viabilité de la technologie proposée. Cela, afin de s’assurer que Soo Song Lee puisse être considéré comme «fit and proper» pour une telle réalisation.

La suite, on la connaît. Le CEB a étendu l’ESPA de Koland Natural Resources Development Co Ltd, le 10 avril, pour un projet de production d’énergie éolienne. Sauf qu’à ce jour, le projet n’est toujours pas sorti de terre.