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Chine: la production industrielle s’essouffle en avril

15 mai 2017, 13:51

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Chine: la production industrielle s’essouffle en avril

 

La Chine a vu sa production industrielle ralentir bien plus fortement qu’attendu en avril, tandis que les investissements se tassaient, signes du précaire équilibre de la deuxième économie mondiale à l’heure où Pékin resserre le crédit et s’attaque à la finance non régulée.

La production chinoise a progressé le mois dernier de 6,5% sur un an, selon les statistiques publiées lundi par le Bureau national des statistiques (BNS), un organisme gouvernemental.

C’est très en-deçà du bond de 7,6% enregistré en mars, qui marquait un sursaut exceptionnel, mais également bien moins qu’attendu par les analystes, qui tablaient sur une hausse de 7%.

Dans le même temps, les investissements en capital fixe, reflet notamment des dépenses dans les infrastructures, connaissaient un léger tassement, avec un gonflement de 8,9% sur un an pour la période janvier-avril, contre +9,2% sur le premier trimestre.

Or, ces investissements --dopés par la poursuite de la bulle immobilière et l’accroissement assumé des dépenses d’infrastructures par l’Etat-- avaient largement participé à l’accélération de la croissance économique chinoise au premier trimestre.

Depuis, le tableau semble s’être assombri: «Tous les indicateurs traduisent le même message: l’économie dans son ensemble a ralenti de façon significative en avril», observait lundi Larry Hu, analyste de Macquarie Securities, cité par l’agence Bloomberg.

Mais étant donné que la croissance du PIB se maintient peu ou prou dans la ligne de l’objectif visé par Pékin, «le gouvernement continuera au deuxième trimestre de donner la priorité à la réduction des risques financiers», insiste M. Hu.

De fait, les autorités ont nettement durci le ton contre la «finance de l’ombre», ensemble des instruments de crédits non régulés (prêts entre banques, particuliers et gouvernements locaux), qui prolifèrent hors du secteur bancaire et alimentent une dette nationale déjà colossale. Tout en nourrissant d’importants risques pour le système financier, faute de régulation.

La banque centrale (PBOC) s’est attachée depuis début 2017 à remonter ses taux courts, afin de renchérir indirectement le coût du crédit.

Ce durcissement pourrait expliquer l’essoufflement de la production industrielle d’avril, car il tend à pénaliser les prêts immobiliers et les investissements à crédit dans des projets d’infrastructures.

En revanche, les ventes de détail en Chine, baromètre de la consommation des ménages et de la santé du secteur des services, résistent mieux avec une hausse de 10,7% sur un an le mois dernier, selon le BNS, en léger ralentissement par rapport à mars (+10,9%) mais en ligne avec les attentes du marché.