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Usage de gaz à Résidence Vallijee: résidants et policiers à couteaux tirés

14 mai 2017, 16:15

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Usage de gaz à Résidence Vallijee: résidants et policiers à couteaux tirés

Du Federal Streamer et non du gaz lacrymogène. C’est ce que les autorités affirment avoir utilisé à Résidence Vallijee, mardi, lors de l’arrestation de Roney Pierre. L’individu aurait brandi un sabre et tenté d’agresser des voisins. Mais voilà, le gaz utilisé pour le maîtriser a fait des dommages collatéraux. Plusieurs habitants affectés maintiennent que les autorités ont fait preuve d’un manque de tact en utilisant ce gaz dans une zone résidentielle sans les avertir. La police, elle, maintient avoir fait usage des moyens à sa disposition pour maîtriser un forcené qui brandissait une arme et que le Federal Streamer peut être utilisé sans avertissement.

Mardi 9 mai. La police intervient à Résidence Vallijee à la suite d’une rixe entre voisins. À l’origine de l’incident, Rony Pierre aurait asséné un coup de sabre au chien de son voisin. Sur les lieux, le suspect aurait donné du fil à retordre aux officiers lors de son arrestation. L’un d’entre eux a même été blessé, d’où l’utilisation du gaz Federal Streamer.

Ce que déplorent les habitants, c’est que la police n’aurait pas prévenu avant de faire usage de ce gaz. «Je regardais la télévision dans mon salon lorsque j’ai commencé à ressentir des brûlures aux yeux. Mes enfants se sont mis à crier. Nous nous sommes rincé le visage. Mais le gaz pénétrait à l’intérieur de la maison», dit Michael Wing Tim.

Une femme de 40 ans et sa fille de 14 ans, qui passaient dans les parages à moto, ont aussi été touchées. La quadragénaire a porté plainte au poste de police de Bain-des-Dames mercredi et envisage de saisir le Human Rights Office. Elle explique qu’elle a été déstabilisée et a failli tomber du deux-roues.

Piqûres à la peau.

«Je ne pouvais pas respirer. Nous ne pouvions pas ouvrir les yeux et nous avions la peau qui piquait», a-t-elle relaté aux enquêteurs. Dans sa déposition, elle soutient qu’elle s’est rendue au poste de police de la localité pour demander de l’aide, mais ce n’est que des heures après que des officiers l’auraient conduite à l’hôpital.

L’inspecteur Shiva Coothen, de la cellule de communication de la police, explique que les officiers ne sont pas tenus d’avertir les badauds ou les suspects en cas d’usage de certains gaz. «Selon le Police Act, every police officer shall be provided with the staves, arms, ammunition and other equipment necessary for the effective discharge of his duty. Parmi cela, il y a le Federal Streamer et Tear-Smokes, connu comme le gaz lacrymogène.» Et d’ajouter que si un officier fait face à un individu violent qui a été rappelé à l’ordre plusieurs fois et que la vie de l’officier ou des personnes autour de lui est en danger, il peut utiliser le Federal Streamer. «C’est ce que le policier avait utilisé pour maîtriser Roney Pierre. Le Federal Streamer se dissipe dans la nature et ne s’étend pas au-delà d’une distance de 6 mètres.»

Par contre, dans le cas de l’usage de gaz lacrymogène, qui est utilisé lors de rassemblements illégaux, la police doit donner un avertissement. «C’est un assistant surintendant de police qui va donner un warning pour demander à la foule de se disperser à trois reprises. Si les manifestants n’obtempèrent pas, la police est autorisée à utiliser le gaz lacrymogène», poursuit l’inspecteur Shiva Coothen.  La police soutient que ces gaz ne sont pas nocifs ou fatals. Si une personne a été atteinte, elle doit se laver le visage et s’aérer.