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Brésil : Lula soutenu par ses partisans avant son interrogatoire

10 mai 2017, 01:53

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Brésil : Lula soutenu par ses partisans avant son interrogatoire

Des milliers de partisans de l'ex-président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva affluaient mardi vers Curitiba (sud), la veille du face-à-face très attendu de l'icône de la gauche avec le juge anticorruption Sergio Moro.

Portant des t-shirts rouges et agitant des drapeaux à l'effigie du Parti des Travailleurs (PT), fondé par Lula en 1980, les militants sont allés le soutenir avant une audience qui promet d'être explosive tant à l'intérieur qu'en dehors du tribunal.

Les autorités ont prévu de totalement boucler le quartier du tribunal où aura lieu l'audience, mais le dispositif de sécurité n'était pas encore mis en place mardi et les commerces des environs fonctionnaient normalement, ont constaté les journalistes de l'AFP présents sur place.

L'ancien chef de l'Etat (2003-2010) ira à la barre mercredi pour se défendre des accusations selon lesquelles il aurait reçu un appartement en triplex dans une station balnéaire en guise de pot-de-vin de la part de l'entreprise de BTP OAS.

L'ancien ouvrier métallurgiste nie en bloc et compte sur une présence massive de ses partisans pour donner une tonalité politique à un interrogatoire que le magistrat de 44 ans tente en vain de faire passer pour une procédure «normale».

Le juge Moro a lancé samedi un appel au calme sur Facebook pour tenter d'éviter des affrontements entre militants favorables et hostiles à Lula.

Mais mardi, les autorités locales indiqué à l'AFP avoir saisi des couteaux et des outils agricoles dans un car du Mouvement des paysans sans-terre (MST). La police a précisé qu'il ne s'agissait pas d'armes en soi, mais que les objets avaient été retirés «pour des raisons de sécurité».

Plus de cent autocars sont déjà partis de Sao Paulo, la capitale économique, d'après le Front Brésil Libre, qui coordonne les mouvements sociaux de soutien à l'ancien chef de l'Etat.

Plusieurs dizaines de ces contestataires ont même décidé de camper sur place, sous des tentes dressées au bord de la route.

«Nous sommes venus parce que ce procès de Lula est contraire aux règles de la justice brésilienne. Il faut montrer que le peuple est attentif. Nous demandons juste de la transparence», affirme à l'AFP Jo Portilho, une employée de banque de 54 ans arrivée de Rio de Janeiro.

Des pointures de la gauche brésilienne sont aussi attendues à Curitiba, y compris celle qui a succédé à Lula, Dilma Rousseff (2011-2016), destituée l'an dernier pour maquillage des comptes publics.

Au total, l'ex-président est visé par cinq procédures judiciaires, dans le cadre de l'opération «Lavage express», enquête tentaculaire qui a révélé l'existence d'un réseau orchestré par des entreprises du bâtiment pour systématiquement truquer les marchés publics du géant pétrolier d'Etat Petrobras.