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Foot: la Fifa se sépare des deux présidents de sa commission d'éthique

10 mai 2017, 00:25

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Foot: la Fifa se sépare des deux présidents de sa commission d'éthique

La Fifa a décidé mardi de ne pas renouveler les mandats des deux présidents de sa commission d'éthique, le Suisse Cornel Borbély et l'Allemand Hans-Joachim Eckert, à l'origine de la suspension de Sepp Blatter et Michel Platini, a-t-on appris de source proche de la Fifa.

Le Conseil de la Fifa, le gouvernement du football mondial, réuni à deux jours de son congrès, a préféré proposer deux nouveaux présidents dont la nomination sera soumise jeudi au vote des 211 fédérations qui composent l'instance.

MM. Eckert et Borbély ont indiqué dans un communiqué qu'ils «regrettent cette décision du Conseil de la Fifa» et estiment qu'il s'agit «de facto de la fin des efforts de réforme de la Fifa».

«Les membres du Conseil ont estimé que la Fifa et la Commission d'éthique avaient besoin d'air frais», a expliqué une source proche de la Fifa.

La magistrate colombienne Maria Claudia Rojas devrait succéder à M. Borbély à la présidence de la chambre d'instruction, avec deux vice-présidents, le Canadien Bruno de Vita et le Rwandais Martin Ngoga, qui doit encore se soumettre à un contrôle d'intégrité.

Le Grec Vassilios Skuris, ancien président de la Cour européenne de justice, devrait devenir président de la chambre de jugement pour succéder à M. Eckert. Le vice-président en sera Fiti Sunia, des Samoa américaines.

Depuis 2015 et le déclenchement du pire scandale de corruption de l'histoire de la Fifa, la chambre d'instruction «a mené 194 enquêtes» et la chambre de jugement a condamné «70 personnes», rappellent MM. Borbély et Eckert dans leur communiqué.

Le non-renouvellement de leur mandat, une décision «politiquement motivée met de facto un terme aux efforts de réforme. Cela va conduire inévitablement à une nouvelle perte de confiance dans la Fifa dont l'image a été déjà ternie», ajoutent les deux hommes.

M. Eckert, magistrat allemand, avait été élu à ce poste en 2013 et M. Borbély, ancien vice-président de la Chambre d'instruction avait accédé à la présidence à la démission de l'ancien procureur américain Michael Garcia.

Selon plusieurs sources, le président Gianni Infantino qui a succédé à M. Blatter, entretenait des relations tendues avec la commission d'éthique. La chambre d'instruction avait ouvert une enquête préliminaire au début de son mandat à son encontre sur des comportements contraires au code de la Fifa, sans donner suite.

Il est également reproché à M. Eckert de s'être «toujours opposé à la publication du rapport Garcia» sur la corruption au sein de la Fifa, selon la même source. Certains membres de la Fifa s'étonnent également que la commission d'éthique ait peu «bougé sur les affaires de corruption avant que le FBI n'intervienne», a ajouté la même source.

Pour MM. Eckert et Borbély, les responsables de la Fifa ont attaché «plus de poids à leurs propres intérêts qu'à l'intérêt à long terme de la Fifa», acceptant de «mettre en danger l'intégrité et l'avenir» de l'instance.

Depuis mai 2015, la Fifa est sécouée par le plus vaste scandale de corruption de son histoire, mettant en cause essntiellement des responsables du football de La Confédération de football d'Amérique du Nord, d'Amérique centrale et des Caraïbes (Concacaf) et d'Amérique du Sud (Conmebol). 

Dans la foulée de la justice américaine devant laquelle de nombreux prévenus ont déjà plaidé coupable, la Commission d'éthique de la Fifa a prononcé plusieurs suspensions à vie ou de longue durée.

Cette commission avait également suspendu Sepp Blatter en décembre 2015 pour 8 ans pour un paiement controversé de 1,8 M EUR à Michel Platini lui aussi suspendu 8 ans. La suspension de Platini a ensuite été réduite à 6 ans en appel puis à 4 ans par le Tribunal arbitral du sport. Celle de Blatter a été réduite en appel à 6 ans.