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Licenciés de la Mauritius Duty Free Paradise: «Asak fwa li ploré kan li get so ti baba»

7 mai 2017, 11:00

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Licenciés de la Mauritius Duty Free Paradise: «Asak fwa li ploré kan li get so ti baba»

Amertume. Angoisse. Détresse. Autant de sentiments qui animent les 26 employés licenciés de la Mauritius Duty Free Paradise (MDFP), dont la plupart sont des femmes. À compter du 31 mai 2017, ils seront au chômage…

Ainsi, pour ces deux employés qui convoleront en justes noces durant le week-end, le cœur ne sera pas vraiment à la fête. Deux autres viennent d’accoucher. Alors qu’ils sont plusieurs à avoir contracté des emprunts auprès des banques, pour divers projets. Mais les rêves se sont peu à peu transformés en cauchemars éveillés. 

Réception rimera avec déception

Parmi ceux qui ne dorment plus la nuit : Priya, qui était caissière à la MDFP. Elle épousera Rohan ce week-end. Un heureux événement terni par la tristesse, la peur du lendemain. Une détresse partagée par ses parents. Réception rimera donc avec déception. 

Même son de cloche du côté de Rohan, qui passera lui aussi la bague au doigt de sa dulcinée. «Mariaz la pou fer mé lespri tou nou fami pou marké par sa zafer-la. Li vréman strésan séki pé ariv nou», souligne un de ses proches. 

Passer d'un congé maternité à un congé forcé

Deux jeunes femmes passeront, elles, de leur congé maternité à un congé forcé. Elles sont sous le choc. Le père de l’une d’elles a bien voulu se confier. «Ma fille traverse une mauvaise passe. Li pa dormi kan li pans sa. Asak fwa li ploré kan li get so ti baba. Li dire mwa so rev finn anvolé…» Subvenir aux besoins d’un enfant, de nos jours, n’est pas chose aisée, poursuit le père. «Les couches, le lait, les visites chez le médecin. Comment faire quand on ne travaille pas ?» 

D’autres encore ont vu leurs projets s’écrouler. Ils ont contracté des emprunts pour la construction de leurs maisons et ne savent plus à quel saint se vouer. «Où allons nous trouver de l’argent pour rembourser nos dettes ? Ou pa kapav fié toulétan lor ou bann paran. Zot ousi zot inn vié», souligne un jeune homme. Et de se demander : «Cela fait 100 jours depuis que Pravind Jugnauth est devenu le Premier ministre du pays. Est-ce qu’il est au courant du calvaire qu’on endure ?»

 

Fin de contrat à compter du 19 avril

<p>Les 26 personnes licenciées de la <em>Mauritius Duty Free Paradise</em> (MDFP) avaient été recrutées entre 16 septembre 2013. Leur contrat d&rsquo;une durée d&rsquo;un an &ndash; soit jusqu&rsquo;au 14 mars 2014 &ndash; avait été étendu pour une période de six mois, jusqu&rsquo;au 15 septembre 2014. Puis une deuxième fois jusqu&rsquo;au 31 janvier 2015. Ils ont toutefois continué à travailler jusqu&rsquo;au 31 mars 2017. Mais la direction de la MDFP a décidé de mettre fin à leur contrat à compter du 19 avril dernier. Et finalement, ils seront licenciés le 31 mai.&nbsp;</p>

<p>La direction de la MDFP a fait comprendre aux licenciés qu&rsquo;ils recevraient une compensation selon les dispositions de la loi. Pourquoi les a-t-elle mis à la porte? Si elle n&rsquo;a pas fait de déclaration à ce propos, malgré les sollicitations, le syndicaliste Jack Bizlall avance, lui, une raison.<em> &laquo;Sé enn aksion politik pou éliminn bann sinpatizan Parti travailliste, MMM ek mem bann séki ti souténir SAJ&hellip;&raquo;</em></p>