Publicité

Le principal conseiller de Trump pour la sécurité de plus en plus fragilisé

13 février 2017, 23:21

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Le principal conseiller de Trump pour la sécurité de plus en plus fragilisé

 

La Maison Blanche laisse planer le doute sur l'avenir politique de Michael Flynn, principal conseiller de Donald Trump pour la sécurité, accusé de contacts inappropriés avec la Russie avant la prise de fonction du Républicain.

«Le président évalue la situation, il parle au vice-président (...) et à plusieurs autres personnes», a indiqué lundi le porte-parole de la présidence américaine Sean Spicer, au moment où les Etats-Unis s'interrogent sur un éventuel remplacement de Michael Flynn à ce poste stratégique, moins d'un mois après l'arrivée au pouvoir de M. Trump.

La position de M. Flynn, conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, s'est considérablement fragilisée depuis la publication vendredi par le Washington Post et le New York Times de la teneur de conversations entre lui et l'ambassadeur de Russie à Washington Sergey Kislyak.

Au moment où l'administration de Barack Obama ordonnait fin décembre des sanctions contre la Russie pour son ingérence présumée dans les élections américaines, Michael Flynn assurait le diplomate russe que Donald Trump serait beaucoup moins sévère à l'égard de Moscou. Selon les médias, de telles discussions peuvent être considérées comme illégales.

Michael Flynn était déjà à l'époque nommé à ce poste central dans l'élaboration de la politique étrangère et de sécurité auprès du président américain. Mais l'équipe Trump était en pleine période de transition, trois semaines avant de prendre les rênes de la première puissance du monde.

Facteur aggravant, Michael Flynn a également induit en erreur son propre camp, en particulier Mike Pence, à l'époque futur vice-président. Il avait déclaré début janvier que la conversation avec l'ambassadeur n'avait pas porté sur les sanctions, une affirmation reprise publiquement par Mike Pence.

Sollicité pour savoir si le président Trump était au courant que M. Flynn allait discuter des sanctions avec l'ambassadeur russe, le porte-parole Sean Spicer a répondu: «Non, absolument pas.»

Les démocrates au Congrès ont réclamé lundi le renvoi de l'ancien général pour ces accusations «ahurissantes». Leurs collègues républicains optaient eux pour le mutisme.

Ces révélations ont placé l'administration Trump dans l'embarras. Les conseillers du président n'ont pas cherché pendant le week-end à défendre Michael Flynn.

Ce n'est que lundi après-midi qu'une proche conseillère de Donald Trump a tenté de dissiper le malaise, assurant sur MSNBC que l'ancien soldat bénéficiait «de la confiance totale du président».

Kellyanne Conway a relevé que M. Flynn était un «pivot important» cette semaine avec les visites de dirigeants étrangers, les chefs de gouvernement canadien Justin Trudeau et israélien Benjamin Netanyahu.

Nomination à remous

L'un des inspirateurs des idées de Donald Trump sur les questions internationales, Michael Flynn est une personnalité controversée qui a conseillé le président américain très tôt dans sa campagne électorale. Sa nomination a suscité des remous.

Dans le renseignement, beaucoup ont estimé qu'il ne convenait pas à ce poste crucial, certains affirmant qu'il avait été retiré de la tête du renseignement militaire (DIA) après seulement deux ans pour cause de mauvaise gestion.

L'ancien général a toujours défendu l'idée d'une relation plus proche avec la Russie. Il est donc rattrapé par sa volonté de rapprochement avec Moscou.

Ses conversations privées avec l'ambassadeur russe se sont déroulées au moment où les Etats-Unis découvraient la possible ingérence de Moscou dans la campagne présidentielle américaine afin de soutenir Donald Trump.

Le ministre de la Justice et le Congrès ont lancé des enquêtes distinctes sur de possibles liens entre des conseillers de la campagne Trump et Moscou. Les agences américaines de renseignement ont déjà conclu que le président russe Vladimir Poutine était lui-même intervenu pour interférer dans l'élection. 

Les deux journaux américains ont cité des responsables de la sécurité nationale, non identifiés, affirmant que M. Flynn avait laissé entendre à l'ambassadeur qu'il ne fallait pas trop s'inquiéter des nouvelles sanctions et que les relations s'amélioreraient après l'investiture le 20 janvier.

Barack Obama avait décidé de sanctionner 4 personnalités et 5 entités. Il avait aussi expulsé 35 diplomates russes.

Lorsque l'existence de ces conversations téléphoniques avait fait surface au tout début de l'année, l'ancien général avait nié toute évocation des sanctions et, le 15 janvier, Mike Pence avait également opposé un démenti à la télévision.

Mais M. Flynn est revenu vendredi sur ses propres dénégations, par la voix d'un porte-parole: «Bien qu'il ne se souvienne pas d'avoir parlé des sanctions, il ne peut être certain que le sujet n'a jamais été abordé». Un responsable de la Maison Blanche a souligné que «les commentaires du vice-président étaient basés sur ce que lui avait dit le général Flynn».

La Maison Blanche a fait savoir lundi que M. Flynn avait présenté ses excuses au vice-président.