Publicité

Afrique du Sud: trois ex-présidents appellent à résoudre la crise politique

5 mai 2017, 17:44

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Afrique du Sud: trois ex-présidents appellent à résoudre la crise politique

Trois anciens présidents d'Afrique du Sud ont lancé ensemble vendredi un appel urgent à l'action en vue de mettre un terme à la crise «destructrice» en cours dans leur pays, attribuée à mots couverts à leur controversé successeur Jacob Zuma.

Réunis à Johannesburg, Frederik de Klerk, Thabo Mbeki et Kgalema Motlanthe ont annoncé que leurs fondations respectives allaient, avec d'autres, ouvrir un «dialogue national».

«Il est pratiquement impossible pour quiconque dans notre pays de nier la réalité de la maladie qui ronge notre vie politique et notre économie», a déclaré M. Mbeki.

«Même la rose que notre peuple a plantée, c'est-à-dire la victoire de 1994, est souffrante», a-t-il ajouté en référence aux premières élections libres qui, en permettant l'accès au pouvoir de Nelson Mandela,  ont consacré la chute de l'apartheid.

Depuis des mois, M. Zuma, au pouvoir depuis 2009, est mis en cause dans une succession d'affaires de corruption.

Sa décision fin mars d'évincer son respecté ministre des Finances Pravin Gordhan a fait descendre des dizaines de milliers de personnes dans les rues aux cris de «Zuma démission» et provoqué une dégradation de sa note financière.

Cet épisode a aussi fait éclater au grand jour les divisions qui minent le Congrès national africain (ANC) au pouvoir.

Dernier président du régime de l'apartheid, M. de Klerk a jugé que le pays était confronté à ses «défis les plus sérieux» depuis 1994. «le principal problème est que notre président ne respecte plus les devoirs imposés (...) par la Constitution».

M. Motlanthe a pour sa part exhorté ses compatriotes à l'action.

«Si nous laissons perdurer ces pratiques politiques malsaines en nous complaisant dans notre silence, l'histoire ne nous le pardonnera jamais», a-t-il estimé.

L'opposition a déposé au Parlement une nouvelle motion de défiance contre le chef de l'Etat, dont le second mandat s'achève en 2019. Mais elle a peu de chance d'être adoptée, M. Zuma disposant toujours de forts soutiens au sein de la majorité ANC.