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Grand-Gaube : de l’eau partout sauf dans leurs robinets

5 mai 2017, 00:30

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Grand-Gaube : de l’eau partout sauf dans leurs robinets

Treize familles de Grand-Gaube vivent sans eau depuis septembre dernier. Ou presque. Chaque deux jours, elles sont approvisionnées par des camions-citernes de la Central Water Authority (CWA). L’organisme leur demande d’ailleurs de faire preuve de patience…

Alors que l’eau boueuse s’entasse devant leur palier, suivant les averses des derniers jours, pas une goutte ne transpire de leur tuyau. Huit mois déjà que la situation perdure, lâchent ces familles, excédées. «On en a marre», disent d’une seule voix les quatre mères de famille rencontrées à la rue St-Joseph, hier. «On doit parcourir des kilomètres pour avoir un peu d’eau potable», avance Bianca Armoogum Pillay.

Elle raconte qu’en novembre de l’année dernière, des officiers de la CWA sont venus faire un constat des lieux. «Ils ont même pris des photos.» Bianca Armoogum Pillay raconte qu’ils ont promis d’envoyer des camions-citernes, trois fois par semaine, «histoire de nous dépanner».

Dans une premier temps, sa famille a été contrainte de dépendre du camion-citerne. Toutefois, un souci se pose. «Où est-on allé chercher cette eau et, surtout, est-elle potable ?» s’interroge Bianca Armoogum Pillay.

Eau potable à 200 mètres

Jeannise Cangy de renchérir qu’un membre de sa famille doit parcourir plus de 200 mètres pour chercher de l’eau potable. «Nous allons en chercher chez des voisins qui ne font pas face à ce problème. Et ils nous en donnent sans rien demander en retour.» Ne voulant pas abuser de la gentillesse de ses voisins, Bianca Armoogum Pillay dit, elle, envoyer son fils à moto en récupérer à une fontaine qui se situe à proximité de l’école primaire, à plus d’un kilomètre de son domicile.

«La CWA nous avait promis qu’en janvier, ce problème serait réglé car ils comptaient changer le tuyau qui alimente notre quartier.» Mais beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis… «Nous sommes patients mais il y a quand même une certaine limite !»

Bianca Armoogum Pillay dit qu’hier matin, elle a eu de l’espoir en constatant que de l’eau coulait de son robinet. C’était, en fait, une fausse alerte. «Je pense que ce sont les fortes averses qui m’ont permis d’avoir un peu d’eau.» N’empêche, c’est le même espoir qui lui donne le courage de se lever à quatre heures, chaque matin. «Je veux voir s’il y aura un peu d’eau pour faire rouler la cuisine.»

Shirley Cousine, autre voisine également affectée, confie qu’elle rencontre un autre problème. «Si vous travaillez à l’heure où les camions-citernes passent, vous n’aurez pas d’eau. Certains de ces employés ne se donnent même pas la peine de venir décharger l’eau dans vos réservoirs. Ils passent droit leur chemin et ne pensent même pas que des gens attendent d’avoir cette eau pour subvenir à leurs besoins !» déplore-t-elle. De révéler qu’en plusieurs occasions, le camion-citerne était soit vide, soit la pompe était cassée, soit le raccord d’eau était trop court…

Routes boueuses et présence de microbes

Hormis le manque d’eau, ces familles font face à un problème de taille. Celui de la route boueuse qui longe leurs maisons. «Dans quelques jours, cette boue deviendra encore plus épaisse. J’ai surpris l’un de mes petits-enfants qui y jouait. Il en a même mis dans sa bouche, confie une autre voisine, Varia Siraz. On ne peut malheureusement pas surveiller les enfants 24 heures sur 24. Vous imaginez la quantité de microbes qui sont présents dans cette eau !» Elle dit que tous les habitants ont demandé que cette route soit asphaltée ou que des gravillons soient répandus sur ce sentier. «Nous attendons toujours. Bizin alim labouzi rouz.»

Une solution  d’ici un mois

Alors que ces 13 familles peinent à tDu côté de la CWA, on travaille d’arrache-pied sur ce dossier. L’ingénieur du nord confie que d’ici un mois, ce problème sera résolu. «C’est la topographie qui pose problème dans ce cas de figure. Ces maisons se trouvent en hauteur. Nous allons essayer de trouver une solution pour venir en aide à ces familles.»

Pas d’eau,  mais une facture

Alors que ces 13 familles peinent à trouver de l’eau pour leur consommation et que leur compteur affiche zéro unité, elles reçoivent leurs factures à la fin de chaque mois. «Regardez !  On m’a facturé Rs 55 alors que je n’ai pas utilisé l’eau étant donné qu’on n’en a pas !» fulmine Bianca Armoogum Pillay. Shirley Cousine soutient, pour sa part, qu’elle paie chaque mois la facture, de peur d’être verbalisée après.