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Contrat: ce que Collendavelloo n'a pas dit sur ECI Telecom

4 mai 2017, 19:45

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Contrat: ce que Collendavelloo n'a pas dit sur ECI Telecom

CEB FiberNet Co Ltd et ECI Telecom. Le Premier ministre adjoint et ministre de l’Énergie et des Services publics, Ivan Collendavelloo, a évoqué ces deux sociétés au Parlement, la semaine dernière. C’était en réponse à une question du député de la majorité Bashir Jahangeer. Pourquoi ces questions intéressent-elles donc ?

D’abord, la première société est une filiale fraîchement créée du Central Electricity Board (CEB) pour la fibre optique. Plus précisément, le 11 octobre 2016, avec comme unique actionnaire, le CEB. Quant à la seconde, dont le siège social est en Israël, elle vient de rafler un contrat d’un montant de Rs 210 millions pour approvisionner le  CEB FiberNet en équipements de télécommunications. Rien d’anormal peut-on dire. Jusqu’à ce qu’on épluche le Bid Evaluation Report du comité institué au sein du CEB, pour évaluer les différentes offres de ce contrat. Et cela, à ce qu'on entendait, Ivan Collendavelloo n’en fait guère mention dans sa réponse au Parlement.

Dans ce document en date du 3 février 2017 et dont l’express s’est procuré une copie, le Bid Evaluation Committee (BEC) relève que la société ECI Telecom essuie des pertes depuis trois ans.

Puis, selon un rapport de KPMG, auditeur de la firme israélienne et de ses filiales, la compagnie, dans son bilan financier de 2015, stipule qu’elle est «currently in an advanced stage of a process to refinance its current debt and replacing it with another long term credit (...) However, there is no certainty regarding the Company›s ability to obtain such refinancing...»

Le BEC poursuit qu’à la lumière de cela, il y a des indications que la société peut avoir des difficultés pour dégager suffisamment de financement pour respecter ses engagements. «However, the above tests alone are not sufficient for the BEC to draw an opinion on the company’s actual financial standing and going concern. It is also worth noting that there is another accounting year (2016) which is unknown and where there may be a different tendency leveraging the current situation», note le BEC. Il recommande que le soumissionnaire fasse preuve de ses capacités financières pour exécuter ce projet. ECI Telecom a-t-il satisfait les décideurs du CEB ? Rien n’est moins sûr.

Ce qui interpelle aussi, c’est que le président du BEC s’appelle Kesnalall Balgobin. Ce dernier, qui est le Chief Finance Officer du CEB, est aussi et surtout un des directeurs du conseil d’administration de FiberNet Co Ltd, et dont le président n’est nul autre que Seety Naidu, soit en l'occurrence le Chairman du CEB…

 

LE CPB court-circuité

<p>Ce contrat accordé par le CEB à ECI Telecom, à travers sa filiale CEB FiberNet, est l&rsquo;un des premiers contrats de plus de Rs 100 millions octroyés par l&rsquo;organisme parapublic sans passer par le<em> Central Procurement Board</em> (CPB). C&rsquo;est en août 2016 que la&nbsp;<em>&laquo;Finance Act&raquo;</em> a été amendée, exemptant, dans la foulée, le CEB et ses nouvelles filiales de l&rsquo;obligation de recourir au CPB pour tout contrat de plus de Rs 100 millions. Un soumissionnaire se sentant lésé ne peut désormais&nbsp;faire appel d&rsquo;une décision. Cela veut aussi dire que le CEB peut aussi, s&rsquo;il va de l&rsquo;avant avec le projet de quelque Rs 1, 8 milliard, acheter les deux turbines à gaz à cycle combiné, sans passer par le CPB. D&rsquo;où toute la question de transparence qui se pose.</p>