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Roumanie: manifestation contre un projet de grâce de condamnés pour corruption

4 mai 2017, 07:38

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Roumanie: manifestation contre un projet de grâce de condamnés pour corruption

 

Plusieurs centaines de manifestants ont protesté mercredi soir à Bucarest contre un amendement législatif qui prévoit de gracier certains condamnés pour faits de corruption, trois mois après une contestation populaire d’une ampleur inédite pour défendre la justice anticorruption.

Criant «Démission» ou «On ne veut pas être une nation de voleurs!», les manifestants réunis devant le siège du gouvernement ont brandi des drapeaux roumains et de l’UE, a constaté une journaliste de l’AFP.

Une commission du Sénat a donné son feu vert mercredi à l’amendement d’un sénateur du parti social démocrate (PSD) au pouvoir, qui souhaite gracier les condamnés pour trafic d’influence ou pour pots-de-vin.

Cette modification a été ajoutée à un projet de loi de grâce du gouvernement du Premier ministre Sorin Grindeanu. La commission sénatoriale doit maintenant rédiger un rapport et soumettre le projet au vote des députés, qui constituent la chambre décisionnelle.

«Ils n’ont rien compris à nos demandes de février, ils essayent de nouveau de légaliser de vol», a déclaré à l’AFP, une manifestante, Cristina Bota, économiste.

Moins d’un mois après son investiture, le gouvernement social-démocrate avait adopté, fin janvier, un décret assouplissant la législation anticorruption. Après des manifestations géantes dans toute la Roumanie, les plus importantes depuis la chute du communisme, l’exécutif avait fait marche arrière.

Le Premier ministre a réagi mercredi soir sur Facebook en assurant que le gouvernement ne soutenait pas le nouvel amendement parlementaire. De son côté, le chef du PSD Liviu Dragnea a affirmé qu’il parlerait avec les élus sociaux-démocrates pour que l’amendement ne soit pas transmis aux députés.

Entrée dans l’UE en 2007, la Roumanie enregistre depuis quelques années des succès notables dans la lutte anticorruption, un domaine qui est sous la stricte surveillance de Bruxelles.