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Syrie: plus de 45 morts dans un assaut jihadiste contre un camp de déplacés

3 mai 2017, 08:17

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Syrie: plus de 45 morts dans un assaut jihadiste contre un camp de déplacés

Plus de 45 personnes, en majorité des civils, ont péri dans un assaut du groupe Etat islamique (EI) contre un camp de déplacés en Syrie, où la pression croît contre l’organisation jihadiste.

L’EI est la cible d’une offensive des Forces démocratiques syriennes (FDS) qui ont réussi à le chasser de 90% de Tabqa (nord), un verrou sur la route de Raqa, «capitale» de facto du groupe extrémiste en Syrie et ultime objectif de cette coalition arabo-kurde.

Le président américain Donald Trump, dont le pays dirige une coalition internationale anti-EI appuyant notamment les FDS, et son homologue russe Vladimir Poutine ont affirmé leur volonté d’une «coordination» dans la lutte antiterroriste et abordé la question de zones humanitaires, lors d’un entretien téléphonique mardi sur la Syrie.

Malgré la pression croissante, l’EI, qui a perdu du terrain en Syrie et en Irak voisin, parvient à frapper en commettant des attentats sanglants.

Dans le nord-est syrien, cinq kamikazes de l’EI se sont fait exploser mardi près et dans un camp de réfugiés irakiens et de déplacés syriens et des combats s’en sont suivis entre jihadistes et combattants des FDS, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

Au moins 46 personnes dont 31 civils ont été tuées et des dizaines blessées dans l’attaque contre ce camp situé dans la région de Rajem al-Salibi, dans la province de Hassaké, selon l’OSDH.

L’EI a revendiqué l’attaque, affirmant qu’un groupe de jihadistes avait attaqué les FDS près du camp temporaire qui abritait 300 familles irakiennes et syriennes.

90% de Tabqa

Par ailleurs, un conseiller militaire russe a été tué par un tireur embusqué lors d’une attaque rebelle contre une unité syrienne, portant à 31 le nombre de soldats russes tués en mission de combat dans le pays.

Soutenues dans les airs par la coalition internationale et au sol par des conseillers militaires américains, les FDS sont l’une des principales forces combattant l’EI en Syrie.

«Les FDS contrôlent désormais 90% de Tabqa», une importante ligne de défense pour Raqa, après avoir laissé certains jihadistes se retirer en direction d’un barrage adjacent sur l’Euphrate toujours aux mains de l’EI, selon l’OSDH.

Les combattants arabes et kurdes tentaient mardi de nettoyer les dernières poches jihadistes dans le nord de Tabqa, selon l’OSDH et les FDS. Il reste entre 300 et 400 jihadistes défendant leur dernier carré dans la ville et le barrage éponyme, plus au nord.

Située sur le fleuve Euphrate, Tabqa se trouve à 55 km au sud-ouest de Raqa, chef-lieu de la province du même nom contrôlée en majorité par l’EI depuis 2014.

La guerre en Syrie, déclenchée en mars 2011 par la répression de manifestations pacifiques prodémocratie, est un conflit complexe dans lequel sont impliqués régime, rebelles, jihadistes, milices et groupes régionau, ainsi que des grandes puissances sur un terrain de plus en plus morcelé.

Elle a fait plus de 320.000 morts et jeté sur les routes plus de la moitié des quelque 22 millions d’habitants d’avant-guerre.

Détourner l’attention

Mardi, MM. Trump et Poutine sont tombés d’accord sur le fait que «toutes les parties devaient faire tout ce qui est en leur pouvoir pour mettre fin à la violence», selon l’exécutif américain.

En Irak, pays voisin de la Syrie, au moins 10 soldats irakiens ont été tués dans une attaque de l’EI contre une base de l’armée près de la localité de Routba, dans la province occidentale d’Al-Anbar, située près de la frontière syrienne, selon des responsables.

D’après des responsables militaires irakiens, les attaques de l’EI s’inscrivent dans une stratégie de diversion, pour tenter de détourner l’attention des forces irakiennes du front de Mossoul pour soulager ses combattants assiégés.

Les troupes gouvernementales mènent depuis le 17 octobre une offensive pour reconquérir Mossoul, deuxième ville du pays tombée en 2014 aux mains de l’EI. Elles en ont repris la partie orientale fin janvier et cherchent à présent à reconquérir la partie occidentale.

Une défaite à Raqa et Mossoul pourrait sonner le glas de cette organisation jihadiste responsable d’atrocités dans les zones sous son contrôle ainsi que d’attentats meurtriers à travers le monde, notamment en Europe.