Publicité

Jin Fei : dépotoir à ciel ouvert

3 mai 2017, 00:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Jin Fei : dépotoir à ciel ouvert

Jin Fei n’en finit pas de faire parler de lui.  Et récemment, c’est à l’Assemblée nationale qu’une interpellation a été soulevée.

C’est le député mauve Aadil Ameer Meeah qui, mardi dernier, a introduit de nouveau le sujet  Jin Fei au Parlement. Il a dit avoir été «le témoin d’un déversage sauvage à Riche-Terre» et a voulu savoir de quoi il en était réellement.

Le ministre de l’Environnement, Etienne Sinatambou, lui a répondu que Jin Fei «n’a pas été converti en dépotoir par le gouvernement». Il a ajouté avoir «fait des visites sur le site en avril et avoir eu l’estimation que l’équivalant de 20 camions de détritus y ont été jetés».

Suivant cet échange, l’express est allé faire un tour à Jin Fei vendredi. Il n’a pas fallu chercher longtemps et bien loin pour trouver ces fameux déchets. Même si à certains endroits, la végétation commence à recouvrir le béton et les gravats. Une bonne partie de ces ordures portent aussi des traces d’incendie. L’accumulation laisse clairement comprendre que cela fait des mois que ces détritus ont été laissés là, parfois à même la route.

Ce ne sont pas uniquement des restes de constructions, comme l’a dit le ministre Sinatambou. On trouve également des roues de véhicules jetées un peu partout. Là, ce sont des tissus que l’on a empilés, ailleurs du polystyrène et des pots de peinture brûlés. Et il y a même du mobilier abandonné dans la nature !

Caption

À commencer par un canapé au beau milieu d’une route, des restes de matelas, eux aussi passés par l’épreuve du feu. Ajoutons les noix de coco que l’on brise à la croisée, l’excédent de béton frais déversé çà et là et sur la route principale de Jin Fei. Cela fait peine à voir, mais les coupables ne sont certainement pas près de s’arrêter.

Acte  punissable

Justement, que fait-on des coupables ? Toujours dans l’hémicycle, mardi dernier, le ministre de l’Environnement est revenu sur un cas de dépotoir illégal datant de juillet 2016. «Nous avons réussi à retracer les personnes impliquées dans ce cas de pollution et elles ont été jugées», a répondu le ministre à la question du député mauve.

«Une partie de leur peine était de nettoyer leurs ordures. Et malheureusement, dans des cas plus récents, la police de l’Environnement n’a pas réussi à retrouver les contrevenants mais les déchets devaient être déplacés.»

Il n’a aussi pas manqué l’occasion d’expliquer que «c’est le devoir de tout Mauricien de rapporter les cas de déversement sauvage à la police». La protection de l’environnement passe tout aussi bien par l’application de l’Environment Act dans toute sa rigueur par le ministère que par son respect par les citoyens.