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A la veille des 100 jours, Trump cajole ses «amis» du lobby des armes

28 avril 2017, 23:13

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A la veille des 100 jours, Trump cajole ses «amis» du lobby des armes

 

A la veille de son 100e jour au pouvoir, Donald Trump s'est offert vendredi un triomphe devant les membres du puissant lobby des armes de la National Rifle Association (NRA), leur promettant d'être toujours leur côté.

«Vous avez un vrai ami à la Maison Blanche (...) Vous m'avez soutenu, je vais vous soutenir», a lancé le président républicain devant une foule totalement acquise, s'engageant à «ne jamais empiéter» sur le droit des Américains à porter une arme.

Soucieux de galvaniser sa base après une série de revers en justice et au Congrès qui ont considérablement terni son bilan de début de mandat, le président républicain a par instants retrouvé les accents de sa campagne électorale victorieuse.

Mur à la frontière du Mexique («Nous le construirons, aucun doute là-dessus»), dénonciation des «bureaucrates de Washington», célébration de «l'Amérique d'abord»: le magnat de l'immobilier a joué sur du velours.

«Nous protégeons les libertés des Américains qui respectent la loi et nous nous attaquons aux gangs», a-t-il martelé, devant des milliers de personnes rassemblées pour cette 146e conférence annuelle de la NRA qui lui avait apporté, très tôt dans la campagne, son soutien, et un appui financier de taille.

Evoquant l'échéance de 2020, Donald Trump a décoché une flèche à la sénatrice démocrate Elizabeth Warren, soulignant qu'elle pourrait être son adversaire et reprenant le surnom de «Pocahontas» dont il l'avait affublée durant la campagne en référence à ses origines amérindiennes, dont il conteste l'authenticité.

Si les candidats républicains se bousculent traditionnellement, en campagne, aux portes de l'influente organisation, qui s'enorgueillit de sa capacité à peser sur les élections, locales comme nationales, l'image d'un président en exercice s'exprimant devant ses membres n'est pas commune. Le dernier exemple en date remonte à près de 35 ans, avec Ronald Reagan.

«Après huit longues années, nous avons de nouveau un président qui respecte et qui aime la liberté individuelle!», a tweeté l'organisation peu avant le début du discours. Sur scène, Wayne Lapierre, son dirigeant, a appelé à soutenir Donald Trump face «à la guerre intense menée par des gauchistes fanatiques».

La NRA a distribué les bons points au milliardaire depuis son arrivée au pouvoir, saluant en particulier le choix du juge conservateur Neil Gorsuch pour la Cour suprême.

Le souvenir de Reagan

Face à la foule, Donald Trump a promis «la fin de huit années d'attaques» contre le deuxième amendement de la Constitution. 

Ce dernier, objet d'âpres discussions quand à son interprétation, stipule qu' «une milice bien organisée étant nécessaire à la sécurité d'un Etat libre, il ne pourra être porté atteinte au droit du peuple de détenir et de porter des armes».

Si aucun élu ne plaide aujourd'hui pour la confiscation des armes, la différence entre démocrates et républicains porte sur le degré de réglementations sur les ventes ou les permis.

Barack Obama, qui avait voulu faire bouger les lignes sur ce thème après une série de fusillades meurtrières, s'est heurté au blocage farouche des élus républicains du Congrès.

En mai 1983, en campagne pour sa réélection, Ronald Reagan avait, déjà, électrisé les membres de la NRA rassemblés à Phoenix, dans l'Arizona.

«Nous ne désarmerons jamais un Américain qui cherche à protéger sa famille», avait lancé le président républicain le plus admiré de l'après-guerre, devenu au fil des années un monstre sacré, la référence ultime, pour nombre d'élus conservateurs.

Samedi soir, Donald Trump prononcera un discours à Harrisburg, en Pennsylvanie, l'un des trois Etats (avec le Michigan et le Wisconsin) où sa victoire fut décisive pour accéder à la Maison Blanche à la surprise générale. Grâce, en particulier, à l'appui des millions de membre de la National Rifle Association