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Koshik Reesaul: «J’ai suivi des cours en ligne pour enrichir mes connaissances»

2 mai 2017, 21:31

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Koshik Reesaul: «J’ai suivi des cours en ligne pour enrichir mes connaissances»

Accusé de «collectionner» de faux diplômes, le commissaire à la National Transport Authority apporte un éclairage sur ses qualifications…

Vous étiez responsable du département Mauritius Light Rail Transit (MLRT), vous êtes aujourd’hui commissaire à la NTA. Le secteur du transport vous intéresse visiblement…

J’ai débuté ma carrière à la Traffic Management & Road Safety Unit. J’ai été responsable du Traffic Management et partageais mon expertise avec la Road Development Authority sur les projets routiers. Dans les années 2000, on travaillait sur la troisième voie Phoenix–Port-Louis. Avec le consultant BCEOM, on étudiait la possibilité d’installer un Bus Lane qui a été complété et qui est aujourd'hui la troisième voie de l’autoroute, de Phoenix à Port-Louis. On parlait de l'ancienne voie ferroviaire en tant que Bus Way. Mais qu’il était question de raser au passage 350 maisons à Sodnac, on a alors phase out le projet pour mettre en place le bus lane en premier.

Le flux de véhicule augmente de 15 0000 à 20 000 chaque année. Si rien n’est fait au niveau du transport, dans 20 à 25 ans, tout sera saturé à cause de nombreux développements. Nous ne pouvons pas uniquement augmenter le nombre d’autobus sans introduire un Mass Transit car l’augmentation de la flotte de bus va se mélanger au flux grandissant de véhicules. J'ai aussi travaillé sur le bus lane le long de la route St. Jean, qui est maintenant ouvert au trafic. Il y aussi l'aménagement devant la municipalité de Port Louis, qui faisait partie d'un aménagement de trafic incluant la rue Sir William Newton, la Place D'Armes et une connexion à l’Immigration square. Dans la foulée, j’avais planifié les zones de parkings payants en introduisant les zones 1 et 2. Le secteur du transport me fascine beaucoup comme cela encourage le développement et l'accessibilité. Je peux vous dire que je me suis engagé dans la gestion du trafic, la sécurité routière, les infrastructures routières et aujourd'hui le transport public, soit l'ensemble du secteur transport.

Pensez-vous que le Metro Express est le mode de transport révolutionnaire pour Maurice?

Quand j'étais responsable du projet MLRT, nous avions intégré le projet avec tout le système de transport selon un plan directeur d’infrastructure routière. Tout projet comprend des risques. Nous avions fait une évaluation économique et financière. Pour le premier, nous avons établis les dépenses et nous les avons étudiées pour voir comment elles peuvent devenir un avantage pour le public. Quant aux finances, elles impliquent le coût du projet en lui-même. Quand on a balancé les deux, le projet devenait attirant et viable. On allait avoir des subventions. On avait aussi over design le métro pour qu’il puisse transporter des conteneurs de Curepipe à Port-Louis le soir. Je ne connais pas le projet actuel. Mais il va falloir qu’on ait un Mass Transit à Maurice tôt ou tard.

Quel bilan faites-vous de la NTA depuis que vous êtes commissaire?

Tout d’abord, nous avons démantelé, avec la police, le réseau de faux horse power concernant la capacité de moteur. Ensuite il y a eu la privatisation des centres de fitness. C’est un succès aujourd’hui. Il y a eu la décentralisation des services, sauf pour Autocheck à Plaine-Lauzun qui n’a pas encore terminé son bâtiment. Je prévois de continuer la décentralisation dans l'Ouest et l'Est. Trois vehicle examiners dans chaque centre vérifient tous les services. Leur système est connecté à celui de la NTA. J’ai mis en place une salle de contrôle. On a aussi un special desk pour l'enregistrement des véhicules neufs et de seconde main. On a prévu le WI-FI dans certains endroits dans le bâtiment. Le client peut avoir accès à notre site web. Finalement, il y a eu la loi sur les autocollants pour les Contract Vans. On penche sur le projet de pouvoir payer ses Motor Vehicle Licence (déclaration) en ligne et de passer au smart card pour les autobus.

Est-ce la raison pour laquelle vous faites des jaloux au sein de la NTA?

(Sourire hésitant). Mo pa koné. Je suis ici pour travailler.

Pourtant le Deputy Commissioner Nasser Khedun met en doute vos compétences. Ne vous a-t-il pas collé un procès auprès du Public Bodies Appeal Tribunal (PBAT)?

Je n’ai rien à justifier. Dimounn truvé.

Dans un entretien à «l’express», Nasser Khedun affirme que vous collectionnez de faux diplômes, des diplômes illégaux. Est-ce le cas ?

Ce sont des allégations pures et inacceptables. L’affaire est encore en cour. La Public Service Commission, qui est une institution publique, me défend. Le PBAT a renversé la décision du PSC parce qu’il n’est pas d’accord avec les points avancés dans le cas des deux partis. Concernant les autres points contestés par Khedun, le PBAT m’a donné gain de cause. Je n’arrive pas à comprendre. Tout le monde a cru qu’il est devenu commissaire. S’il avait gagné son procès, il aurait dû être commissaire aujourd’hui. Il y a eu beaucoup d’allégations à mon égard. Cet entretien que vous citez, ce sont des allégations au sujet desquelles je prendrai des décisions sur la marche à suivre en temps et lieu.

Avez-vous utilisé ces diplômes pour obtenir le poste que vous occupez ?

Bien sûr que non. J’ai suivi des cours en ligne pour enrichir mes connaissances dans mon domaine de prédilection. (Il nous montre un par an tous les diplômes qu’il a jalousement conservés dans un classeur). Je ne recherche pas la reconnaissance de la TEC. Quand j’ai envoyé ma candidature j’ai envoyé tous mes diplômes pour donner la preuve de mes connaissances dans divers domaines. Pour pouvoir postuler, un des critères était d’être détenteur du CILT. Je suis un membre de la branche australienne et, en l'occurrence, un Fellow Chartered Member. La PBAT m’a donné raison dessus. Ça ne veut pas dire si je ne figure pas sur la liste de la TEC, les certificats sont faux. Si le CILT UK dit qu’une personne n’a pas le droit d’utiliser le Membership Certificate, dont cet institution même a donné à quelqu'un, parce que cette personne n’est plus sur sa liste (membership roll) et n’a pas fait de paiement pour le renouvellement comment peut-elle l’utiliser pour postuler pour un emploi? Ça c’est un faux certificat. Le public est en train d’être induit en erreur. Si la TEC ne reconnaît pas le CILT, alors je me demande si le CIT (London) de l'autre partie est reconnu par la TEC. Sinon, quels sont les autre diplômes qu'il possède? Je ne peux pas en dire plus. L’affaire a été portée devant la Cour suprême.

Où les avez-vous obtenus, ces diplômes?

J’ai obtenu mes licences de l’université de Maurice, de l’Afrique du Sud, des États-Unis, du CILT –la principale qualification requise – et de nombreux autres en ligne. Je suis membre actif du CILT (branche australienne) – et qui est équivalent au CILT UK. Cela a été confirmé durant les débats devant le PBAT. Pour mes Diplomas en ligne je n'ai jamais approché la TEC. J’ai suivi ces formations uniquement pour mes connaissances. À présent, je peux vous dire que je suis un cours sur les finances en ligne et je ne suis pas intéressé à savoir si ce sera reconnu ou pas. Je voudrais aussi dire qu'un diplôme peut ne pas être reconnu dans un pays mais l’être dans un autre. Un exemple, partez au Canada et vous le constaterez de vous-même.

Comment avez-vous accueilli la décision de la PSC de contester le jugement de PBAT?

J’ai été ravi. J’ai obtenu gain de cause concernant tout ce qui a été contesté. Mais contrairement à ce qui avait été dit dans la presse, l’autre personne n'a jamais été qualifiée comme commissaire. Je me pose beaucoup de questions. Pourquoi n’y a-t-il pas de question sur ses certificats ? Pourquoi le ministère n'a pas jugé important de vérifier ses certificats aussi ? Pourquoi le ministère n'approche-t-il pas le CILT UK pour confirmer le CIT (London) du concerné? Pourquoi le ministère n'approche pas la TEC pour vérifier ses certificats incluant son Membership Certificate de CIT (London) ? Il faut également voir l’autre face de la pièce avant de tirer des conclusions au sujet de quelqu'un.

Quelle est aujourd’hui la nature de votre relation avec Nasser Khedun?

Nous avons de bonnes relations sur le plan professionnel. Je suis là pour obtenir des résultats. Nous agissons toujours comme des collègues. J’avais énormément de respect pour lui et j’ai encore du respect pour lui. Je ne dénigre personne. Je dis tout simplement les faits par rapport aux allégations qui ont été faites sur moi. Je suis un fonctionnaire et je dois apporter des résultats dans l’intérêt du public.

La NTA a ouvert une enquête après que des officiers de l’instance ont affirmé que des ‘Transport Planners’ détenant le CILT UK ne sont pas admissibles à ce poste. Où en est l’enquête?

Suite à un article paru dans un quotidien, j’ai demandé aux départements des ressources humaines de faire une enquête sur le nombre d’officiers qui détiennent un Membership Certificate du CILT ou du défunt CIT. Ensuite, on a pris contact avec CILT UK pour savoir s’ils ont encore des membres qui figurent sur leur liste. Nous avons ensuite reçu une correspondance qui confirme qu'ils y en ont et ils ne font plus partie de CILT UK. Du coup, ils n’ont pas le droit d’utiliser le Membership Certificate. Notre responsable des ressources humaines a ensuite envoyé la correspondance au ministère des Infrastructures publiques pour la marche à suivre. On n'a pas eu de retour, mais il est très important de connaître la position du ministère sur ces certificats qui ne sont plus valides mais qui sont utilisés pour des recrutements auprès de la PSC. Il faut noter que je parle des certificats qui sont des Membership Certificates et non pas des Academic Certificates comme des diplômes universitaires, etc.

Que faut-il faire, selon vous ?

Il faut tout recommencer à zéro. Selon les règlements, si le CILT d’une personne est expiré, elle n’a pas le droit de l’utiliser. Si la personne eut le remettre à jour, elle doit faire une nouvelle demande, se plier aux procédures d’adhésion. Les règlements sont très clairs. Cependant, un membre doit payer ses cotisations auprès de la branche CILT dont il a obtenu son Membership Certificate et non auprès d’une autre branche. 

Où en est le projet de «one-stop shop» de la NTA ?

Il est toujours en cours. On est en train de finaliser les règlements. C’est assez compliqué, dans la mesure où il y a beaucoup d’implications. Il y a énormément de démarches à faire.

Quels sont les autres projets de la NTA?

Nous travaillons sur un système de numéro de plaques d’immatriculation. Les numéros de véhicules s’arrêtent à FM 2500. Les nouveaux numéros s’arrêteront à ZZ 1000. Il y a des amendements à faire. Ensuite il y a le queuing system. On le complètera dans deux à trois semaines.

Le paiement de la déclaration en ligne est en cours ainsi que le cashless bus ticketing. Nous allons organiser une réunion avec les coopératives d’autobus individuels chaque mois. Nous allons ouvrir des branches de la NTA dans l’Ouest et l’Est, ainsi qu’à l’aéroport. Nous allons introduire l’Info Highway – un accord a été signé dans ce sens. Par ailleurs, PwC India a dans son rapport mentionné qu’il faut revoir le mode de paiement du transport gratuit.

Les cas Reesaul vs Boolauck: quelle politique de la TEC ?

<p>Sept des huit diplômes présentés par Koshik Reesaul pour le poste de commissaire de la NTA ne sont pas reconnus par la Tertiary Education Commission (TEC). Ce n&rsquo;est nul autre que Nando Bodha, ministre des Infrastructures publiques, qui l&rsquo;a révélé dans une réponse écrite déposée à la fin de la semaine dernière à l&rsquo;Assemblée nationale. Ce, à l&rsquo;issue d&rsquo;une question du député du Mouvement militant mauricien, Reza Uteem.</p>

<p>L&rsquo;occasion tout de même de dresser le parallèle avec ce qui s&rsquo;est passé pas plus tard que la semaine dernière à la Mauritius Housing Company (MHC). Celle-ci a mis un terme au contrat de Ranjivsingh Boolauck, Head Corporate Planning and Development, qui a porté des accusations contre l&rsquo;organisme. La raison alors avancée par Deepak Balgobin, président de cette institution, est qu&rsquo;après vérification auprès de la TEC, il s&rsquo;avère que le master degree et le doctorat de Ranjivsingh Boolauck &laquo;sont faux&raquo; et &laquo;proviennent d&rsquo;une institution qui n&rsquo;est pas reconnue&raquo;. Ce cas de &laquo;faux et usage de faux&raquo; a donc été rapporté au Central Criminal Investigation Department par l&rsquo;Officer in Charge de la MHC, Hossen Abdul.</p>

<p>D&rsquo;où les questions suivantes : pourquoi le ministère des Infrastructures publiques n&rsquo;a-t-il pas porté plainte à la police dans le cas de Koshik Reesaul ? La TEC peut-elle agir seule après de telles conclusions en portant plainte à la police ? Interrogé hier, Eric Ng, ancien président de la commission, affirme que la TEC peut &laquo;sur la base d&rsquo;une fraude ou d&rsquo;une fausse déclaration référer le cas à la police puisque c&rsquo;est un délit&raquo;. Ajoutant que si le cas est en cour, les conclusions de la TEC peuvent être produites devant cette instance.</p>

<p>Koshik Reesaul, lui, est toujours en poste en tant que commissaire de la NTA (voir entretien ci-dessus). Et ce, en dépit de la décision du Public Bodies Appeal Tribunal (PBAT) d&rsquo;annuler sa nomination après l&rsquo;appel remporté devant cette instance par le commissaire adjoint de la NTA, Nassir Khadun. L&rsquo;explication est que la PSC, qui est derrière cette nomination, est non satisfaite de la décision du PBAT. Elle a donc saisi la Cour suprême pour une révision judiciaire.</p>

<p>Toujours selon la réponse de Nando Bodha, le State Law Office (SLO) dont l&rsquo;avis a été sollicité dans cette affaire, a également statué qu&rsquo;il n&rsquo;y avait aucune obligation pour son ministère de se soumettre à la notice de mise en demeure que leur a servi Nassir Khadun le 21 mars dernier, pour non-respect de la décision du PBAT.&nbsp; Et qu&rsquo;en attendant la décision de la Cour suprême après la demande de révision judiciaire par la PSC, il ne peut y avoir de décision finale du PBAT.</p>

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