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Centrafrique: l'ONU lance un appel d'urgence à l'aide internationale

29 avril 2017, 03:20

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Centrafrique: l'ONU lance un appel d'urgence à l'aide internationale

 

Les Nations unies ont appelé vendredi la communauté internationale à un financement accru de l'aide pour la Centrafrique, après une visite dans ce pays en proie à la violence et où la moitié de la population dépend de l'aide humanitaire.

«C'est un appel d'urgence à la communauté internationale pour le maintien et la consolidation de la paix», a indiqué par téléphone à l'AFP Najat Rochdi, coordonnateur humanitaire en Centrafrique pour les Nations unies, après la fin vendredi d'une mission de suivi de quatre jours dans le pays.

L'ONU s'inquiète du «sous-financement chronique» de l'action humanitaire en Centrafrique, «dans la mesure où il menace l'existence d'une aide vitale», estime l'organisation internationale dans un communiqué publié vendredi.

Selon les Nations unies, 10% des 400 millions de dollars promis pour 2017 ont été versés; 40% du financement prévu pour 2016 avait été reçu.

L'ONU veut attirer l'attention sur une «recrudescence de la violence dans l'est et le nord-ouest du pays» provoquant le déplacement d'«un cinquième de la population», dit le communiqué.

La moitié des Centrafricains dépend de l'aide humanitaire, a rappelé Mme Rochdi, qui précise qu'«une personne sur deux se trouve en situation d'insécurité alimentaire».

«Il y a des situations de grave insécurité, mais il y a des opportunités. On a visité Paoua et Bambari: il y a de l'espérance. A Paoua, on a vu un projet de relèvement avec des reconstructions de bâtiments», a détaillé à l'AFP Allegra Baiocchi, représentante régionale des Nations unies en Afrique de l'Ouest et centrale pour les actions humanitaires.

«Il faut saisir l'opportunité pour booster le pays en avant», estime Mme Baiocchi. Le pays a tenu des élections en 2016, veut établir un tribunal mixte (national et international) et a entamé des négociations pour un désarmement des milices. 

La Centrafrique peine à se relever du conflit provoqué en 2013 par le renversement du président François Bozizé par des groupes armés Séléka prétendant défendre la minorité des 20% de musulmans parmi 4,6 millions de Centrafricains.

La contre-offensive des milices d'autodéfense anti-Balakas, majoritairement chrétiens, a provoqué des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés. 

Suite à l'intervention de la France et des Nations unies, les massacres de masse ont pris fin, mais l'Etat reste très peu présent dans un pays où les groupes armés sont responsables d'une recrudescence des violences depuis octobre.