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Souillac: village touristique négligé

27 avril 2017, 11:48

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Souillac: village touristique négligé

À l’évocation de Souillac vient l’image d’un village au riche passé où les sites historiques et des paysages sauvages, la mer et les rivières dominent. Ces éléments combinés font que cette localité du Sud a un fort potentiel, tant touristique que récréatif pour les Mauriciens. Or, plusieurs lieux de Souillac sont négligés, s’ils ne sont carrément à l’abandon.

Reaz Hosenbocus, ancien conseiller de village et qui y habite, est de ceux qui croient au potentiel de Souillac. Comment ne pas y croire quand on voit des sites comme Gris-Gris et La Roche-qui-Pleure attirer des centaines de touristes quotidiennement ! Or, les infrastructures et ces sites euxmêmes sont négligés, s’ils ne sont pas en train d’être pillés par des inconscients.

«Pillage est effectivement le terme qu’il convient d’utiliser pour Gris-Gris et la Roche-qui-Pleure, car il y a des personnes qui font certaines actions sans réfléchir aux effets sur le site. Récemment, j’ai été témoin de ce que j’appelle un vol : une personne qui venait arracher l’herbe de Gris-Gris et cela se produit aussi aux environs de la Roche-qui-Pleure.

Le Jardin Telfair offre aussi un accès à la mer. 

 

«Si chaque Mauricien qui s’y rend enlève un carré d’herbe pour l’emmener chez lui, il n’en restera plus sur les falaises avec les conséquences qu’on peut imaginer», s’indigne Reaz Hosenbocus.

Il explique que l’herbe qui pousse sur ces falaises est très prisée car elle donne un effet de gazon bien taillé. Donc beaucoup de visiteurs n’hésitent pas à se servir, quitte à laisser les falaises dénudées, facilitant encore plus le processus d’érosion. «Récemment, j’ai fait opposition à une personne qui était en train d’enlever de l’herbe ; il est temps qu’il y ait un contrôle afin de stopper le massacre», insiste l’ancien conseiller.

À quelques mètres de Gris-Gris, le jardin Telfair. Vaste espace où se dressent des banians et d’autres arbres à la taille impressionnante où çà et là on trouve des kiosques et des bancs qui lui donnent un cachet de style colonial. C’est en effet le style qui se retrouve dans les bâtiments historiques que sont le poste de police et l’ancien tribunal du district, situés aussi dans le même périmètre.

Promesse d’une seconde phase

Joyau de Souillac à une certaine époque, le jardin fait à présent pâle figure. En effet, le résultat de l’érosion est tel que l’herbe est rare par endroits.

«Le jardin avait été fermé pour des travaux de rénovation et a rouvert ses portes en 2012. Ces travaux n’ont cependant pas été d’une bonne utilité car outre le drain datant de la période française que nous avons perdu, une partie des travaux n’a jamais été complétée, comme le jardin d’enfants dans la cour. On nous avait aussi promis une seconde phase des travaux mais cela fait cinq ans qu’on attend toujours», continue Reaz Hosenbocus.

Cette seconde phase devait, selon lui, aménager un front de mer ralliant le jardin au batelage, l’ancien port de Souillac. Au pied du jardin, situé en hauteur, se trouve une plage où viennent s’écraser de grosses vagues. Entre les deux, un chemin de terre qui ne cesse de se rétrécir permet de rallier le lavoir et la gare routière.

«Autrefois très fréquenté par les habitants, ce passage qui est attaqué par l’érosion et est en friche, est aujourd’hui déserté car on ne sait qui y rôde», ajoute Reaz Hosenbocus. À quelques mètres à peine du niveau de la mer, se trouve le lavoir de Souillac.

«C’est un autre souvenir de la période française mais qu’on laisse tomber en ruine», déplore l’ancien conseiller qui pense que ces sites, revalorisés et maintenus en état, pourraient constituer un magnifique parcours pour les visiteurs qui partiraient ainsi à la découverte du village autrement.