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Mauricien mort en Inde: révoltée, sa veuve parle de meurtre

26 avril 2017, 10:00

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Mauricien mort en Inde: révoltée, sa veuve parle de meurtre

Non, il ne s’est pas suicidé. C’est là le cri du coeur de la famille Pargass après avoir appris qu’un des leurs, Prasand Pargass, se serait pendu dans la nuit du 19 au 20 avril, dans une chambre d’hôtel à New Delhi. «J’ai reçu des menaces venant d’une famille que mon mari aidait», souligne la veuve. À New Delhi, il partageait d’ailleurs cette chambre avec cette famille.

La victime laisse derrière lui une femme révoltée et ses deux enfants âgés de 13 et trois ans. Le calvaire de Babita Koosun Pargass, 35 ans, a commencé il y a un an. Son mari, chauffeur de taxi dans un hôtel, s’était lié d’amitié avec une famille de la région, dont la mère vendait des gâteaux en bordure de route. Une amitié qui s’est renforcée lorsque Prasand Pargass, 45 ans, se rend compte que le fils de cette famille avait des problèmes de santé et devait subir une transplantation rénale.

«Dépi mo misié inn konn sa bann dimounn-la, linn sanzé net. Zot ti pé anpes li vinn lakaz é guet kinn arivé zordi. Mo konn li. Nou kontan dépi mo éna 12 an. Li ti bien strikt mé nou ti kontan. Nou inn déza perdi enn zanfan mé bondié inn rédonn nou enn lot garson enn an apré lamor prémié-la», confie Babita Koosun Pargass.

«Mon frère s’est lié d’amitié avec cette famille et a tout fait pour elle», soutient Avinash Pargass, le frère de la victime. Jusqu’à l’accompagner en Inde lorsque l’enfant devait subir une intervention. Il explique que «leur fils avait besoin d’une transplantation rénale et de fonds. Comme mon frère fait beaucoup dans le social, il s’est lié d’amitié et a tout fait pour cette famille jusqu’à l' accompagner en Inde. Il a quitté le domicile conjugal et nous avons appris par la suite qu’il avait emménagé chez ces personnes et qu’il se passait des choses louches là-bas», confie Avinash Pargass.

«Ki pou fer ar so lékor»

Par la suite, la famille a appris que l’opération pouvait être faite à Maurice, mais «c’est la maman du petit garçon qui avait exigé que son fils soit emmené en Inde». Tous ont donc mis le cap sur l’Inde il y a un mois.

C’est le père du garçonnet malade qui a appelé la fille de Prasand Pargass. Celle-ci est âgée de 13 ans. «To papa inn fini mor. Ki pou fer ar so lékor», lui aurait-il lancé. La petite, selon sa mère, est toujours traumatisée.

Babita Koosun Pargass confie que mercredi dernier, son mari lui a envoyé un message dans la soirée. Pour lui demander pardon. «Il nous avait appelés plus tôt ce jour-là pour nous dire qu’il nous avait acheté des cadeaux. Il avait parlé à ma fille et agissait normalement. Le message qu’il m’a envoyé cette nuit-là n’a pas été écrit de ses mains. Nous sommes mariés depuis 17 ans. C’est quelqu’un qui sait lire, écrire et qui sait parfaitement comment écrire le nom de ses enfants.» Alors que, dans son message, il a écorché le nom de sa fille. «Notre fille s’appelle Kanishka et il a écrit Kanisinka. Je veux la vérité, je veux que l’on sache ce qu’il s’est passé afin de pouvoir faire mon deuil car j’ai mal. Ils me l’ont pris il y a un an en lui retournant le cerveau avec leur fils malade. Maintenant, il est mort alors qu’il allait revenir. Il a récolté près de trois millions pour eux et la veille de l’opération du garçon, il se suicide ?» lâche sa femme tourmentée.