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Trou-aux-Cerfs : le volcan endormi

18 avril 2017, 02:30

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Trou-aux-Cerfs :  le volcan endormi

Il nous rappelle le passé volcanique de l’île. Du haut de ses 605 mètres d’altitude, Trou-Aux-Cerfs veille sur Curepipe. Si les joggers sont nombreux à faire le tour du cratère, plus rares sont ceux qui en visitent le fond. Et pour cause, il est désormais presque inaccessible.

Il y a huit millions d’années, la terre brûlante déversait sa lave dans l’océan Indien, jusqu’à donner naissance à notre jolie île. Si aujourd’hui Maurice n’enregistre plus d’activité volcanique, son paysage porte en lui les traces de son histoire géologique. 300 mètres de diamètre, 80 mètres de profondeur : le cratère de Trou-aux-Cerfs en est la preuve. Difficile à croire que, dans le passé, tout ici n’était que feu et désolation. Aujourd’hui, la vie a repris le dessus. Grands pins, plantes tropicales et fougères… Une végétation aussi éclectique que luxuriante a envahi le cratère et ses flancs. Suivant une piste aménagée, on peut en faire le tour, et profiter des petits kiosques pour admirer le paysage.

Trou-aux-Cerfs offre une vue à 360 degrés : en contrebas, la ville de Curepipe vaque à ses occupations, tandis qu’à l’ouest se dresse dans le ciel la montagne des Trois-Mamelles et le mont Saint-Pierre. La nuit, on peut apercevoir les lumières de l’île de la Réunion. Puis, en faisant dos au panorama, on se penche vers le cœur du cratère. On raconte qu’à l’époque, les chasseurs traquaient les cerfs et les piégeaient au fond du trou, d’où le nom de  Trou-aux-Cerfs. Désormais, l’eau a remplacé la lave, et le cœur du cratère abrite un petit lac. Difficile de résister à la tentation de s’enfoncer dans la végétation pour rejoindre cette oasis de paix plus bas. En 2014, un sentier avait été aménagé pour descendre jusqu’au lac. Qu’en est-il aujourd’hui ? Près d’un réservoir, on devine bien une petite percée à travers les fougères. S’il s’agissait là du sentier, il n’est plus très clairement délimité.

Descente ardue

Pour s’y aventurer, il faut se frayer un chemin à travers un rideau végétal, et prendre garde à ne pas glisser : la pente est très raide et… très boueuse ! Une fois en bas, la prudence est toujours de mise. Le sol est marécageux, et l’on distingue mal la limite entre l’eau et la terre ferme. Quant à une petite baignade dans le lac, l’idée est à exclure. Le baigneur imprudent risquerait de rester coincé par la vase…

En somme, l’accès au cœur du volcan endormi n’est pas chose facile et se paie par beaucoup d’efforts. Mais les plus courageux auront peut-être la chance de sentir vibrer sous leur pied l’énergie de la Terre. C’est, en tout cas, l’avis d’un marchand de fruits, habitué des lieux. Il prétend que l’on peut encore ressentir l’activité volcanique ! Après tout, en 2009, l’hypothèse d’un réveil des volcans mauriciens avait déjà été évoquée…

Une publication du quotidien bonZour!