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Repas gratuits aux écoles ZEP: le menu divise

12 avril 2017, 22:57

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Repas gratuits aux écoles ZEP: le menu divise

L’appel d’offres pour le projet d’offrir des repas aux élèves des écoles de Zones d’éducation prioritaire (ZEP) a été lancé au début du mois. Les repas devraient être distribués à la prochaine rentrée. Or, ce projet ne fait pas l’unanimité chez certains parents. Ces derniers expriment des réserves notamment quant au menu.

Jugé trop gras, pas équilibrés ou pas adaptés aux besoins de tous les élèves, les plats proposés n’enchantent pas les parents. Parmi eux, un habitant de Rose-Hill, dont la fille est scolarisée à l'école primaire de Stanley. «Ma fille est handicapée. Elle a plusieurs médicaments à prendre par jour. Dans le menu proposé, il y a des ingrédients qui lui donnent des allergies», dit-il.

De plus, il explique que les repas sont loin d'être équilibrés. Par exemple, le «vindaye de teokon», est proposé. Toutefois, sa fille ne peut pas manger trop gras à cause de ses traitements. Dans ce cas, vers qui se tourner pour en parler ? «L'école me dit que ce sera la responsabilité du fournisseur. Mais ce dernier me dit qu’il faut contacter le ministère. C'est le flou total», déplore le père de famille.

Plusieurs autres parents se demandent comment le ministère a élaboré le menu. «Nous sommes peut-être pauvres, mais nous savons au moins ce que l’appellation ‘hot meals’ veut dire. Dans les propositions, il n'y a rien qui s'apparente à un repas chaud», déclare l’un d’entre eux. Il ajoute que le ministère aurait dû consulter les parents et les enseignants avant d’aller de l’avant avec le choix des mets.

Au ministère, on nous donne un autre son de cloche. Une source se veut rassurante en expliquant que tout a été fait selon les normes et en prenant en considération la sensibilité de toutes les composantes de la société. D’où le fait qu'il n'y a que des repas à base de légumes. «Les repas équilibrés ont été développés après consultations avec des professionnels», affirme-t-on. En ce qui concerne les allergies, notre interlocuteur explique que ce n'est pas un problème. «Le parent n'a qu'à signaler l'école. Les dispositions nécessaires seront prises», poursuit-il.

Quant aux fournisseurs, ceux que nous avons approchés déplorent le fait qu’aucun dialogue n’a été initié avec les parties concernés avant qu’une décision n’ait été prise. Ils s’interrogent aussi sur le recrutement de nouveaux fournisseurs. Selon eux, certains n’ont pas l’expérience requise pour obtenir le contrat. Ils questionnent ainsi le respect des critères de sélection. L’un d’entre eux va plus loin en indiquant que ces nouveaux n’ont eu qu’à soumettre de meilleurs tarifs pour obtenir leur contrat.

Un des fournisseurs, qui souhaite garder l’anonymat, appréhende la prochaine rentrée scolaire. Pour lui, les élèves auront des problèmes de santé en consommant les plats tels que le «vindaye» et l’«achard» à cause des ingrédients utilisés pour leur préparation. Les autorités assumeront-elles leurs responsabilités face à un problème éventuel ? Il craint le fait de devoir répondre aux critiques, en ayant simplement suivi les directives du ministère. Il est aussi d’avis que ceux qui ont élaboré les menus doivent aussi être impliqués, car les plats proposés ne correspondent aucunement à un repas équilibré.

Il se demande également si les plats du nouveau menu pourront être conservés. Selon lui, dans le passé, certains repas comme le pain fourré au beurre et au fromage pouvaient être consommés après les heures de classe. Cela sera-t-il possible avec un gratin de giraumon ou un achard de légumes ? Aucune garantie que ces deux plats soient propres à la consommation après une journée, selon lui.