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Trou-aux-Biches: les forces vives se mobilisent contre la drogue et le travail sexuel

10 avril 2017, 11:15

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Trou-aux-Biches: les forces vives se mobilisent contre la drogue et le travail sexuel

Des affiches ont été apposées partout à travers Trou-aux-Biches pour dire «Non» à la drogue et à la prostitution. Une initiative des membres de l’association des forces vives de ce village touristique, qui estiment que la situation est «alarmante». Rajesh Narrain Gutteea et Georges Alexandre, les coordonnateurs de l’association, montrent du doigt des responsables du village. Selon eux, ces derniers ne prennent pas suffisamment de mesures pour lutter contre ces fléaux. 

Ci-contre, une pancarte peinte par un anonyme.

Georges Alexandre, Rajesh Narrain Gutteea et les autres membres que sont Danari Dewanand, Maxi Siraj, Kevin Luckhea, Edmond Charlette, Jasmin Armand, Vivian Marie-Jeanne et Michel Momine étaient face à la presse, mardi dernier. Ils dénoncent un laisser-aller de la part des autorités et des principales instances concernées par le village. 

«La situation devient incontrôlable car les autorités ne font rien. Les cas de vol augmentent. Les habitants du village vivent dans la peur car ils sont menacés et agressés en pleine journée. Depuis des années, nous avons fait la demande pour obtenir des caméras de surveillance», lance Rajesh Narrain Gutteea. 

Selon les autres membres de l’association des forces vives, le trafic de drogue se déroule sous les yeux de tous et même la prostitution prend de l’ampleur. «Non seulement des adultes s’y adonnent, mais il y a aussi des mineurs qui sont impliqués. De plus, il y a de plus en plus de chambres à louer et des pensionnats poussent comme des champignons dans notre village», soulignent-ils. 

Pourtant, Rajesh Narrain Gutteea affirme que depuis deux ans, il a fait une demande auprès de la Tourism Authority et de la Beach Authority pour que ces instances revoient leur politique de délivrance des permis qui sont, selon lui, «accordés à gauche et à droite». Il y a quelques mois, Rajesh Narrain Gutteea a même déposé devant la commission d’en- quête sur la drogue pour dénoncer des cas. 

«Tissu social touché» 

«Notre tissu social est gravement touché et notre village se transforme en hub pour la drogue et la prostitution», ajoute Georges Alexandre. Quant à Kevin Luckhea, il dénonce le fait qu’un jardin d’enfants du village, qui était très fréquenté, est devenu le lieu de rencontre des drogués et des prostituées. «Les parents ont honte d’y emmener leurs enfants. Et en soirée, la scène est encore plus effrayante. À plusieurs reprises, au petit matin, nous avons ramassé des seringues sur place.» Les membres de l’association sont à bout. «Nous sommes inquiets pour nos enfants car notre village n’est plus en sécurité», déplore Georges Alexandre. 

Interrogé, Kiran Callichurn, vice-président du conseil de district de Pamplemousses, conseiller et habitant du village de Trou-aux-Biches, confie qu’il y a effectivement un réseau qui opère dans ce village et certains noms de personnes impliquées ont même été remis à la police. «La police suit l’affaire de très près. De plus, à notre niveau, nous avons pris des mesures correctives en faisant, par exemple, nettoyer les terrains en friche pour qu’ils ne deviennent pas un repère de voyous. Et pour ce qui est de la demande d’installation de caméras de surveillance, nous avons transmis la requête à l’assistant commissaire de police de Piton et prochainement, il y aura une rencontre avec lui. C’est faux de dire que les autorités et nous, à notre niveau, nous ne faisons pas notre travail car nous avons réalisé plusieurs projets», souligne-t-il. 

Par ailleurs, Kiran Callichurn estime que les membres de l’association des forces vives sont dans l’illégalité car ils ont placardé des affiches partout à travers le village. «C’est facile de critiquer. Mais nous, nous sommes là pour faire le travail car nous croyons dans les actions.»