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Saisie d’héroïne dans le port: «Il n’y a aucune transparence», selon Xavier-Luc Duval

7 avril 2017, 17:12

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Saisie d’héroïne dans le port: «Il n’y a aucune transparence», selon Xavier-Luc Duval

«Pravind Jugnauth parle de zéro tolérance, nous allons plutôt parler de zéro transparence.» Propos de Xavier-Luc Duval au sujet de l’enquête sur les saisies de drogue dans le port. C’était lors d’une conférence de presse, ce vendredi 7 avril, au bureau du leader de l’opposition, à Port-Louis. «Il y a une tentative de cover-up. C’est dangereux. L’enquête est menée dans l’opacité. Nous ne sommes au courant de rien

Le leader de l’opposition rappelle sa mise en garde. «J’avais déjà dit que des business partners de certains ministres y sont mêlés.» Selon lui, aucune information n’est communiquée au sujet du principal suspect dans cette affaire de drogue, Navind Kisnah. «Deux hauts gradés ont mis le cap sur l’Afrique du Sud.  Et puis, plus rien. Navind Kisnah va-t-il disparaître dans la brousse mozambicaine ou va-t-il rentrer au pays ? C’est troublant.» Idem pour les deux suspects, Gianchand Dewdanee et Sidi Thomas. «Qu’en est-il de Dewdanee et de Thomas ? Leurs téléphones ont-ils été saisis ?» D’ajouter que la police a besoin de renfort des pays proches. «Nous voulons que des enquêteurs chevronnés des pays amis tels que l’Écosse, la France ou l’Inde viennent prêter main-forte à la police

Partenaire encombrant

Au sujet de l’affaire Vijaya Sumputh, il  affirme qu’aucun board paraétatique n’aurait pu prendre une telle décision, soit d’allouer une allocation qui vaut 50 % de son salaire, «sans l’aval de son ministère». Pour lui, la responsabilité d’Anil Gayan est plus qu’évidente. «Le Muvman Liberater est devenu un partenaire encombrant pour le Mouvement socialiste militant.»

Commentant le Metro Express, Xavier-Luc Duval a fait comprendre que les maisons ne seront pas évacuées tout de suite et qu’il faudra encore réfléchir à tête reposée. «Nous n’avons pas la certitude que ce projet ira de l’avant. Tout cela a été évoqué dans la précipitation. Il faut réfléchir à deux fois afin de prendre les meilleures décisions et d’éviter des tragédies.»  

Il n’a pas manqué de parler de la séance parlementaire houleuse du 4 avril. «Je ne souhaite pas que le désordre règne au Parlement. Nous devons prendre un nouveau départ pour que tout soit fait correctement. L’opposition doit pouvoir poser ses questions et les Standing Orders doivent être respectés.» Selon lui, c’est la faute du Deputy Speaker, qui dit-il, n’a pas d’expérience. «Le Deputy Speaker est incompétent. Il aurait dû être coaché. Cela aurait pu éviter ce désordre. J’espère qu’il va se ressaisir. Il doit savoir à quel moment il doit prendre la parole et se taire. S’il n’est pas à la hauteur, il sera vivement critiqué.» Quant à l’opposition, il affirme qu’elle est très «dynamique» et «présente» au Parlement.

L’affaire Sobrinho, qui continue à défrayer la chronique, a aussi été évoquée. «La Financial Services Commission (FSC) impose certains règlements et enfreint d’autres.  Elle octroie des permis à n’importe qui. Prenons l’exemple de Sobrinho, qui a eu des permis illico presto, soit au bout de dix jours seulement, week-end compris. Sa réputation est entachée depuis des années. J'ai soumis des dizaines d’articles à l’Assemblée nationale entre 2014 et 2016. Il suffit de chercher sur Google pour les retrouver.  Il est soupçonné de blanchiment d’argent au Portugal. Idem en suisse pour une somme de Rs 5 Mds. La FSC doit vérifier si la personne est une ‘proper person’ d’abord.»

«Le BOI et FSC ont courbé l’échine sous la pression»

Selon le leader du Parti mauricien social-démocrate, une commission d’enquête devrait être mise sur pied. «Deux investment banking licences remises à Alvaro et à Nigel Green, qui n’est pas mieux. S’ils n’ont rien à cacher, qu’on fasse une commission d’enquête pour savoir où se situe le problème. Il faut ensuite faire des recommandations pour que cela ne se reproduise pas. Le BOI et FSC ont courbé l’échine sous la pression.»  

Selon lui, le Board of Investment n’est pas au courant de certains agissements de Sobrinho. «Alvaro Sobrinho a déployé ses tentacules dans le service financier. Il a investi Rs 1 milliard dans un projet de 131 villas et a fait un dépôt de Rs 250 millions en janvier. Or, la BOI n’est pas au courant. Il a signé un CRP. La vente n’a pas été faite. C’est pourquoi la BOI n’était pas au courant. D’ailleurs, un membre très influent du gouvernement a accompagné Alvaro pour lui montrer les terrains» D’ajouter que la présidente de la République a sa part de responsabilité. «Sobrinho est passé par le VIP Lounge 31 fois.  La présidente doit l’assumer