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Le Bangladesh ferme l'un des endroits les plus pollués du monde

7 avril 2017, 09:46

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Le Bangladesh ferme l'un des endroits les plus pollués du monde

Un quartier historique de tannage de la capitale du Bangladesh, considéré comme l'un des endroits les plus pollués de la planète, ferme ses portes sur ordre de la justice au nom de la protection de l'environnement.

Les défenseurs de l'environnement se battaient depuis des années pour obtenir l'arrêt des tanneries du district d'Hazaribagh à Dacca, qui rejette chaque jour des milliers de litres de déchets toxiques dans la principale rivière de la mégalopole.

Jeudi expirait l'ultimatum de la Cour suprême bangladaise pour la cessation d'activité des dizaines d'usines de cuir, suite à une décision en ce sens le mois dernier.

«La plupart des tanneries ont déjà cessé de tourner. Nous allons tout fermer complètement ce week-end», a déclaré à l'AFP Tipu Sultan, porte-parole de l'association des propriétaires de tanneries, alors que les forces de l'ordre ont bloqué l'approvisionnement en peaux d'animaux.

Fondé à l'époque moghole, Hazaribagh est adossé à la Buriganga, un important cours d'eau de Dacca et axe majeur de transport fluvial. Mais des décennies de pollution l'ont transformé en une rivière noire et nauséabonde.
Selon les industriels, 30.000 personnes sont employées dans les activités de tannage de ce district.

Hazaribagh rejette chaque jour dans la rivière 22.000 mètres cubes de produits chimiques malodorants utilisés pour traiter les peaux, dont du chrome hexavalent 'une toxine cancérigène', selon des estimations du gouvernement.

L'atmosphère y est si rance que le quartier a été classé en 2013 comme cinquième endroit le plus pollué de la planète par un institut américaine. L'étude y a constaté un taux particulièrement élevé de maladies cutanées et respiratoires parmi ses habitants.

L'association des tanneurs a dénoncé une «manoeuvre vicieuse» qui met en danger l'industrie du cuir dans le pays, deuxième plus importante de cette nation pauvre d'Asie du Sud après le textile.

«Nos vies dépendent du revenu que nous tirons de ces tanneries. Les propriétaires subiront des pertes temporaires, mais nous allons perdre nos deux repas par jour», a déploré le syndicaliste Mohammad Mamun.

Les usines devraient être transférées dans un parc industriel à l'extérieur de Dacca, que les salariés du cuir décrivent comme n'étant pas encore en état de fonctionnement.