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Baie-du-Tombeau : Huit familles crient à la pollution

3 avril 2017, 16:39

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Baie-du-Tombeau : Huit familles crient à la pollution

 

Elles sont huit familles vivant à la rue des Carpes, à Baie-du-Tombeau, à en avoir assez de leur situation. Un grand canal traverse la cour et est constamment rempli d’eau saumâtre et d’ordures.

Ces familles vivent ce calvaire depuis plusieurs années. Dans ce canal, l’eau est verte et y reste stagnante, et comme il est situé juste à côté de leurs maisons, ça empeste. Ces huit familles ont pourtant frappé à plusieurs portes. Sans obtenir de l’aide. Elles racontent leur misère.

Ces familles vivent dans une ancienne usine, qui a été reconvertie depuis plusieurs années en appartements. Le bâtiment a été divisé en deux ailes. Certaines vivent ici depuis près de 15 ans, d’autres moins, voire un an. Pour la plupart d’entre eux, leurs enfants ont grandi là, dans cet environnement pas du tout sain. Chez la famille Candasamy, Rajeshpeddy raconte qu’elle vit ici avec sa famille depuis 14 ans. Cette mère de famille précise que l’air y est irrespirable car l’eau a charrié des ordures qui puent et qui attirent une multitude d’in- sectes et d’autres nuisances.

Rajeshpeddy Candasamy (à dr.) et Jacques Douglas devant le canal pollué traversant leur cour.

Ce canal passe sous la fenêtre de sa cuisine. «La location est raisonnable et faute de moyens, je suis obligée de rester ici avec mes enfants. Lorsque la mer monte, ce canal déborde. Nous avons, à plusieurs reprises, attiré l’attention des cadres du conseil de district de Pamplemousses pour qu’ils le nettoient et surtout pour trouver une solution à ce problème», déplore-t-elle.

Fausses promesses

Elle ajoute qu’à plusieurs reprises, ses enfants sont tombés malades et que leur maison est remplie de moustiques et de mouches. «Ma fille aînée vient d’accoucher et à sa sortie de l’hôpital, j’ai dû l’envoyer chez ma sœur car elle ne peut vivre ici avec un nouveau-né», soupire-t-elle.

Jacques Douglas, 66 ans, vit également dans cette cour. Il confie qu’il a personnellement frappé à la porte du conseil de district mais aussi de celles de ministres et députés de la circonscription. Mais en vain. «Je suis là depuis un an, j’ai pris des photos et je suis allé personnellement les voir pour leur montrer l’ampleur du problème. Je n’ai récolté que de fausses promesses», affirme ce sexagénaire.

Dans une autre aile, vivent Jenna Dabedeen et sa famille. Elle a récemment accouché de jumeaux. Jenna raconte qu’elle ne peut même pas ouvrir ses fenêtres pour prendre un peu d’air. «Nous vivons dans une région où il fait extrêmement chaud et nous ne pouvons pas ouvrir les fenêtres sans être incommodés. Si ce n’est pas par l’odeur pestilentielle, c’est par des insectes enquiquineurs. Nous étouffons mais nous n’avons pas le choix», explique cette jeune mère.

Interrogé, le président du conseil de district, Sunael Purgus, a déclaré qu’il n’était pas du tout au courant de ce cas. «Il faut tout d’abord voir si ce bâtiment est conforme aux normes et en état d’abriter huit familles. Vu que c’était une ancienne usine, il faut que le propriétaire exhibe son permis. De plus, il faut voir s’il faudra dé- localiser ces familles en raison de l’insalubrité des lieux», a-t-il laissé entendre. D’ajouter qu’il ne prendra pas de décision avant de s’être rendu sur place.