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Boulangerie: la formule d’embauche ne séduit pas

31 mars 2017, 20:00

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Boulangerie: la formule d’embauche ne séduit pas

Le nouveau règlement qui est en vigueur depuis quelque temps n’a pas changé grand-chose. Les boulangeries ont toujours du pain sur la planche pour pallier le manque de main-d’œuvre locale pour assurer la production, disent-elles. «Les Mauriciens ne veulent plus travailler dans les boulangeries, même si on leur accorde un bon salaire. Nous devons ainsi faire appel à des Bangladais», a déclaré Nasser Moraby, président de l’Association des propriétaires de boulangeries de l’île Maurice, à l’express, lundi.

Pour pouvoir employer un ressortissant étranger, il faut nécessairement employer un Mauricien, stipule le nouveau règlement. «Le ratio était de trois Mauriciens pour un étranger. Après négociations, nous avons pu le ramener à 1 : 1, dit Nasser Moraby. Le problème, c’est que les Mauriciens ne sont pas intéressés par ce secteur. Ils ne veulent pas travailler la nuit. Ils cherchent plutôt un métier où ils vont rentrer tôt à la maison.» Il demande ainsi au ministère du Travail et des relations industrielles de revoir ce règlement, afin de permettre aux boulangers d’importer de la main-d’œuvre.

Autre souci que rencontrent les boulangeries : le renouvellement du permis des ressortissants étrangers, à cause du ratio d’embauche. Le président de l’Association des propriétaires de boulangeries indique qu’entre 95 et 98 % de la main-d’œuvre des boulangeries est constituée de Bangladais. Ces derniers fabriquent du pain et font la livraison. «Ils sont de bons travailleurs. Ils sont toujours à l’heure et ne protestent pas», affirme Nasser Moraby

«Même si le coût de la main-d’œuvre étrangère est plus cher et qu’on doit les héberger, on est sûr de pouvoir rouler notre business, car les étrangers sont toujours disponibles. Par contre, pour les Mauriciens, on doit aller les chercher chez eux pour travailler. Parfois, on se heurte à des portes fermées. Résultat : c’est toute la chaîne de production qui prend un sérieux coup», explique-t-il.

Chaque boulangerie emploie environ cinq à sept personnes. On dénombre environ 200 boulangers à travers le pays, y compris ceux qui opèrent dans les supermarchés.

Le problème des boulangeries ne s’arrête pas là. La vente de pain a chuté par 20 à 25 % en raison de l’avènement des grandes surfaces. «De nos jours, les grandes surfaces fabriquent aussi du pain. Bon nombre de gens préfèrent donc en acheter dans les supermarchés plutôt que dans les boulangeries. Par exemple, à ma boulangerie, Pakistan Bakery, on arrête de fabriquer du pain après 19 h 30, de peur qu’il n’y ait pas de vente», souligne Nasser Moraby.

En attendant de trouver une solution pour la main-d’œuvre étrangère, l’Association des propriétaires de boulangeries de l’île Maurice étudie actuellement l’impact de la hausse du prix du carburant de 10 % sur le prix du pain. «Nos comptables travaillent actuellement sur les répercussions de cette hausse. Ce n’est qu’après avoir pris connaissance de ses conséquences que l’association sera en mesure de voir s’il faudra un réajustement du prix du pain.»

Callichurn : «nous avons assoupli leurs conditions»

<p>&nbsp;Interrogé par &laquo;<em>l&rsquo;express&raquo;</em> au sujet du manque de main d&rsquo;œuvre de boulangers, le ministre du Travail, Soodesh Callichurn, a déclaré que les propriétaires de boulangeries doivent se rendre compte que le gouvernement a assoupli les conditions d&rsquo;embauche des travailleurs étrangers. Auparavant, trois Mauriciens devaient être employés pour un étranger. Condition qui a été revue pour <em>&laquo;passer au ratio de &lsquo;one to one&rsquo;</em>&raquo;, rappelle-t-il. D&rsquo;ajouter que &laquo;<em>nous avons revu ce ratio à la suite des plaintes de leur part&raquo;.</em></p>