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Sécurité publique: le syndicat des forces de l’ordre pas en faveur d’une police des polices

27 mars 2017, 09:00

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Sécurité publique: le syndicat des forces de l’ordre pas en faveur d’une police des polices

Des policiers qui enquêteraient sur d’autres policiers. C’est ce qu’annonce une lettre circulaire envoyée ce mois-ci aux membres des forces de l’ordre. Et qui a pour don d’irriter et d’inquiéter le syndicat de la police. Cette unité spéciale a pour nom Police Internal Assessment Cell (PIAC) et a été établie aux Casernes centrales. Son but : veiller à ce que les officiers de police aient un comportement digne et sans reproches. Cette «police des polices», terme employé par le syndicat, doit aussi intervenir si les agents n’ont pas une bonne conduite.

Cette cellule, qui accueillera des officiers habilités à mener des enquêtes, est placée sous la responsabilité d’un assistant surintendant de police, lui-même répondant aux ordres d’un assistant commissaire de police chargé de l’administration. À travers cette nouvelle unité, la police veut guider ses agents à mieux différencier entre une attitude désirable et indésirable et les aider à adopter un comportement éthique et professionnel, afin d’instaurer un climat de confiance dans le public.

Beaucoup d’interrogations

La PIAC suscite cependant beaucoup d’interrogations au sein du syndicat de police, la Police Officers Solidarity Union (POSU). «Cela installe un sentiment de frayeur et d’animosité au sein de la force policière», déclare l’inspecteur de police Jaylall Boojhawon, son président. Il affirme que «ce n’est pas une priorité alors que les policiers souffrent à tous les niveaux».

L’entrée en vigueur de la PIAC et l’obligation faite aux officiers d’apposer leur signature sur le Certificate of Commitment qui en découle, sont source d’inquiétude. Cela, car les policiers de toutes les unités sont obligés de signer ce document. L’inspecteur Boojhawon ajoute que «toutes les plaintes et allégations faites contre des policiers, par les membres du public, seront prises en considération par cette unité. Je trouve cela anormal que des policiers viennent enquêter sur leurs collègues alors qu’il existe des institutions comme l’Independent Commission against Corruption et des lois telles que la Police Complaints Act, qui peuvent enquêter sur des policiers et être utilisées contre eux le cas échéant, en toute indépendance et en toute impartialité, à la suite de plaintes».

Par ailleurs, il maintient que son syndicat ne comprend pas le besoin de signer l’attestation d’engagement car chaque agent de l’ordre qui fait son entrée au sein de la force policière prête déjà serment sous l’article 4 de la Police Act 1974. Selon le syndicaliste, à l’article 14 du document, il est stipulé que «Police Officers, all ranks inclusive, are invited to call in person, either to PIAC or to special desks in Branches/ Divisions, to express their concerns and grievances». Soulignant l’utilisation du mot «invited», il soutient que les policiers ne sont pas obligés de s’y soumettre.

Le président de la POSU explique qu’il a demandé une rencontre avec le Premier ministre, Pravind Jugnauth, et avec le ministre mentor et de la Défense, sir Anerood Jugnauth, afin de leur exposer le problème. Selon la circulaire, la PIAC compilera ses informations à partir de différentes sources telles que des jugements de la cour, des mesures disciplinaires et des plaintes du public.