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[Vidéo] Aide financière - St-Hilaire : des enseignants et parents au désespoir

25 mars 2017, 17:31

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[Vidéo] Aide financière - St-Hilaire : des enseignants et parents au désespoir

«Tout ce que nous avons pris des années à construire est en train de tomber à l’eau. Ça fait mal au cœur.» Pascale Desveaux de Marigny, fondatrice de l’ONG Bâtisseurs de Paix, peine à accepter de ne plus bénéficier de fonds du programme Corporate Social Responsibility (CSR).

Tout avait été mis en place pour venir en aide aux enfants défavorisés de St-Hilaire, une région du Sud. Tout marchait à merveille pour les 43 enfants qui fréquentaient l’école, qui compte la garderie Lapi Lapon et l’école maternelle Perlin Pin Pin ainsi qu’une école consacrée aux adultes et moins jeunes, La Providence, pour des cours d’alphabétisation.

Bâtisseurs de Paix pourrait même mettre la clé sous le paillasson bientôt. Les 14 enseignantes y travaillant ne perçoivent plus de salaire depuis janvier. «Vous imaginez à quel point c’est frustrant pour ces dames de travailler pendant trois mois sans salaire ?», confie la fondatrice, émue aux larmes. Avec les dernières mesures budgétaires, «tous les bailleurs de fonds ont cessé de donner de l’argent car ils attendent que les nouvelles Rules & Regulations soient mises en place».

Le problème d’argent a débuté en octobre. La caisse de l’école est à plat. Suivant nombre de démarches, coup de chance, un bon samaritain offre Rs 100 000 à l’ONG. Airports of Mauritius donne Rs 150 000. «Avec cet argent, nous avons pu terminer l’année. Le corps enseignant a obtenu son salaire pour les mois d’octobre à décembre ainsi que la prime de fin d’année. On a même pu organiser la fête de fin d’année pour les petits.»

Janvier : plus un sou. Cela, alors que l’école, en plus d’être complètement gratuite, offre le petit-déjeuner, le déjeuner et le goûter aux enfants. Le matériel scolaire tel que feutres, papiers et autres sont fournis. Les bébés de plus de six mois ont du lait.

«On a dû arrêter», déplore la fondatrice de l’ONG. Mary Joyce Thatiah, une enseignante, relève que les enfants sont «issus de familles pauvres. Ils sont pour la plupart mieux nourris à l’école que chez eux. Cela fend le cœur de les laisser maintenant. On faisait du bon boulot. On a des rapports qui prouvent que la nourriture offerte à l’école a aidé plusieurs enfants à prendre du poids…»

Annabelle Olivier, une autre enseignante, explique qu’elle fait ce travail avec beaucoup d’amour. Pourtant, de l’argent, elle en a besoin elle aussi. «Je suis mariée, mère de famille. J’ai besoin de cet argent à la fin du mois.»

La tristesse creuse les traits de plusieurs de ces enseignantes. Catherine Minet confie, pour sa part, qu’elle «tient bon pour les enfants». «Si cette école ferme ses portes, plusieurs enfants vont passer leur journée dans la rue. Leurs familles n’ont pas assez d’argent pour les envoyer dans une école payante.» Les enseignantes elles-mêmes sont dans une situation financière difficile.

La tristesse se mêle à l’inquiétude chez les parents. Shafeena Babajee, parent d’un élève de la maternelle, n’a pas assez d’argent pour trouver une école. Sans compter les frais de transport. «Les vans scolaires coûtent cher. Ici, on a beaucoup de facilités. De plus, le personnel de l’école est exemplaire. On voit qu’ils font leur travail avec amour. »