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Troadec: les restes des quatre membres de la famille authentifiés

21 mars 2017, 20:52

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Troadec: les restes des quatre membres de la famille authentifiés

La mystérieuse disparition de la famille Troadec a connu mardi une étape importante: les traces ADN relevées sur les restes humains découverts à Pont-de-Buis (Finistère) appartiennent bien aux quatre membres de cette famille, ce qui confirme les aveux de leur assassin présumé.

Hubert Caouissin, le beau-frère du père de la famille inexplicablement disparue à la mi-février de son pavillon d'Orvault, dans la banlieue nord de Nantes, avait reconnu en garde à vue avoir tué les époux Troadec, Pascal et Brigitte, tous deux âgés de 49 ans, et leurs deux enfants, Sébastien, 21 ans, et Charlotte, 18 ans, et les avoir démembrés.

De premiers restes humains avaient été découverts le 8 mars lors de fouilles dans la ferme de M. Caouissin à Pont-de-Buis (Finistère), en sa présence, et grâce à sa collaboration. Des bijoux, des ordinateurs et divers objets appartenant à la famille avaient été également trouvés lors de recherches qui avaient mobilisé de nombreux policiers jusqu'au 10 mars.

«Les analyses ADN réalisées sur les corps retrouvés à Pont-de-Buis ont permis d'identifier» les quatre membres de la famille, a annoncé mardi le procureur de la République de Nantes, Pierre Sennès.

Saisis depuis le 23 février de la disparition des quatre membres de cette famille apparemment sans histoire, les enquêteurs de la police judiciaire de Nantes et de Rennes avaient effectué de nombreuses constatations dans le pavillon d'Orvault.

Des analyses de police technique et scientifique avaient mis au jour des traces de sang, en grande quantité et dans toute la maison, mais n'appartenant qu'à trois des quatre membres de la famille. Seul le sang de Charlotte n'avait pas été décelé.

Le pantalon de la jeune fille, avec dans une poche sa carte vitale et sa carte bancaire, avait été quant à lui découvert le 1er mars à quelque 280 km du domicile familial, à Dirinon, une petite commune du Finistère. Le lendemain, ce sont des livres d'écoles ayant appartenu au père, Pascal, qui ont été retrouvés tout près de là, laissant penser à une dispersion en forme de jeu de pistes morbide.

Tués avec un pied de biche

La voiture du fils, Sébastien, sera retrouvée, vide, à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) quelques jours plus tard. C'est notamment dans ce véhicule que l'ADN d'Hubert Caouissin est retrouvé. Cet employé du groupe de construction navale DCNS à Brest, âgé de 46 ans, est interpellé le 5 mars avec sa compagne Lydie, secrétaire médicale en invalidité.

Il passe aux aveux dans la journée, avançant devant les enquêteurs un mobile lié à un supposé héritage de pièces d'or mal partagé, entre sa compagne, également mise en examen dans le dossier, et son beau-frère Pascal. Un «trésor» qui aurait nourri sa «rancœur» pendant de longues années.

Le 16 février au soir, il s'était rendu au domicile des Troadec à Orvault, dans l'intention de les «espionner», et s'était introduit chez eux «pour récupérer une cle», mais se faisant surprendre, ils les avaient tués en les frappant avec un pied de biche, avait-il expliqué en garde à vue.

Il avait indiqué qu'il était revenu le lendemain pour nettoyer la maison et emporter les corps qu'il s'était «efforcé de faire disparaître», avait relaté le procureur de Nantes lors d'une conférence de presse.

Hubert Caouissin a été mis en examen le 6 mars pour «assassinats» et «atteinte à l'intégrité d'un cadavre», sa compagne Lydie Troadec pour «modification de l'état des lieux d'un crime et recel de cadavres».

Deux juges d'instruction sont saisis depuis le 27 février d'une information judiciaire ouverte initialement contre X des chefs d'«homicides involontaires, enlèvements et séquestrations».

L'instruction devra notamment déterminer le rôle exact de chacun et confirmer l'existence du «trésor» caché avancé comme raison du quadruple assassinat, mais dont aucune trace n'a été à l'heure actuelle découverte par les enquêteurs.