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Tablette à l’école: les critiques pleuvent à nouveau

21 mars 2017, 22:25

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Tablette à l’école: les critiques pleuvent à nouveau

Juillet. C’est le mois auquel devraient arriver les tablettes tactiles destinées aux élèves du primaire. Du moins, c’est ce que l’on avance dans les milieux éducatifs. Mais, déjà, le projet fait tiquer. Plusieurs acteurs dans ce secteur relèvent le manque de préparatifs, voire le manque de planning entourant cette mesure.

Coût de ce projet financé par l’Inde : Rs 500 millions. Pour des tablettes qui seront utilisées par les élèves en Grade 1 et Grade 2 (anciennement Standard 1 et Standard 2).

Dans le milieu, l’on se souvient cependant de «l’échec» de la première distribution de tablettes, en 2014. Avant de remettre cela, n’aurait-il pas fallu une évaluation complète ? Plusieurs voix s’élèvent contre la manière dont le projet a été embrayé. C’est notamment l’avis de Vikash Ramdonee, président de la Government Secondary School Teachers Union. «C’est clair que les tablettes n’ont pas marché dans le secondaire. Il reste de nombreux points d’interrogation. La première distribution a été un flop. Avant de dépenser autant d’argent, il aurait été nécessaire de faire une étude», avance-t-il.

En fait, ce projet de tablettes pour l’éducation primaire ne démarre pas maintenant. Il fait partie du plan stratégique 2010-2020. «Sauf qu’on a l’impression que le gouvernement va très vite. On met la charrue devant les boeufs», commente Vasant Bunwaree. Il était le ministre de l’Éducation lors de la première distribution de tablette sdans les collèges en 2014.

«Facile de critiquer»

Quels ont été les obstacles rencontrés à ce moment-là ? C’est à l’issue du Budget de 2013 que le gouvernement avait décidé de donner des tablettes aux élèves en Form 4 (désormais Grade 10). Sauf que ces outils informatiques, les élèves les ont reçus alors qu’ils entamaient la Form 5 (Grade 11), soit avec une année de retard.

Puis, une fois les tablettes reçues, les élèves les ont modifiées en installant des logiciels de leurs choix. D’où les critiques virulentes à l’encontre de cette première phase du projet.

«Il est facile de critiquer, mais le projet était aussi très apprécié», explique Vasant Bunwaree. Ce dernier confie qu’il avait effectué un travail de recherche avant de lancer ce projet. En se rendant, par exemple, en Finlande, où l’utilisation de la technologie dans l’enseignement est chose courante.

Cependant, Vasant Bunwaree avance que l’exercice d’appel d’offres a tardé justement à cause du cahier de charges spécifiques du ministère. Ce qui explique pourquoi la distribution a été faite en 2014, lorsque les élèves étaient en Form 5. «Avant d’utiliser les tablettes, il y a des préparatifs. Il faut s’assurer que les salles de classe sont adaptées», indique-t-il. Cette première phase a coûté Rs 134 millions à l’État. En 2014, un deuxième exercice d’appel d’offres a été lancé et la somme prévue était de Rs 243 millions. Mais il n’a jamais été concrétisé. Le contrat du fournisseur ayant été résilié en 2015 par l’actuel gouvernement. Par la suite, le projet a été revu et il a été décidé que les tablettes seront offertes aux élèves du primaire.

Cette fois, contrairement à la première phase où les étudiants ont pu garder les outils informatiques, les tablettes devraient rester la propriété de l’école. C’est le Mauritius Institute of Education qui en élaborera le contenu. Outre la version numérique des manuels scolaires, d’autres applications sont à prévoir.

Au niveau du ministère de l’Éducation, l’on se veut prudent, sans même avancer de date pour cette deuxième distribution. Seule certitude : «L’exercice est en très bonne voie.» D’autant plus que l’appel d’offres a déjà été lancé en Inde.

Le wi-fi dans tous les collèges en juin

<p>L&rsquo;installation du wi-fi dans les collèges a été complétée à 99 %. C&rsquo;est ce que soutient Ganesh Ramalingum, directeur de Data Communications Ltd (DCL), l&rsquo;opérateur sélectionné pour le projet. D&rsquo;ici le mois de juin, tous les établissements secondaires auront la connexion wi-fi. Il revient toutefois à la direction des collèges de mettre sur pied les &nbsp;normes de sécurité.</p>

Les instituteurs pas encore formés

<p>Aucune formation n&rsquo;a encore été organisée pour les enseignants du primaire. C&rsquo;est ce qu&rsquo;avance Vinod Seegum, président de la Government Teachers Union. Cependant, il affirme être optimiste en ce qui concerne le projet. &laquo;J&rsquo;ai eu l&rsquo;occasion de voir en Angleterre à quel point les tablettes ont contribué à améliorer la performance des élèves. Il est important d&rsquo;étendre le projet à toutes les classes, et pas qu&rsquo;aux Grades 1 et 2&raquo;, dit-il. Il ajoute toutefois que toutes les écoles primaires ne sont pas encore dotées de connexion wi-fi.</p>