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France: un élève ouvre le feu dans son lycée, des blessés légers

17 mars 2017, 10:33

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France: un élève ouvre le feu dans son lycée, des blessés légers

Un lycéen décrit comme «fragile et fasciné par les armes» a ouvert le feu jeudi dans son établissement scolaire, sans motif terroriste, et fait plusieurs blessés légers avant d'être interpellé, alors que la France reste traumatisée par les attentats.

«Peur au lycée»: le titre du Parisien/Aujourd'hui en France vendredi matin à sa Une traduit le choc provoqué par cette fusillade survenue à Grasse (sud-est), dans un pays placé sous le régime exceptionnel de l'état d'urgence depuis la vague d'attentats jihadistes sans précédent de 2015 et 2016.

«Aucun lien ne peut être envisagé avec une entreprise terroriste», a cependant déclaré la procureure de Grasse, Fabienne Atzori, lors d'une conférence de presse.

La fusillade a fait 14 blessés légers, selon un dernier bilan des autorités: 4 directement blessés par des tirs dont le chef d'établissement, et 10 autres indirectement. Ces dernières ont été choquées, ou blessées dans des bousculades ou en tentant de s'échapper, avaient auparavant détaillé la préfecture des Alpes-Maritimes. Une personne était encore hospitalisée jeudi soir.

Le jeune homme, élève du lycée Alexis de Tocqueville à Grasse, est entré dans l'établissement aux alentours de 11h30 GMT, armé d'un fusil à pompe. Il a ouvert le feu sur trois élèves et le proviseur, qui s'est interposé pour faire cesser la fusillade et dont «l'héroïsme» a été salué par les autorités.

Mauvaises relations

Les motivations du jeune homme, inconnu des services de police, «semblent liées aux mauvaises relations qu'il entretiendrait avec d'autres élèves» de l'établissement, a-t-elle ajouté. Selon la procureure, l'adolescent avait des difficultés d'insertion.

Agé de 16 ans, il est le fils d'un élu municipal de droite, selon un proche du père.

Interrogé par l'AFP, un lycéen a semblé indiquer que le jeune homme pouvait avoir recherché des cibles particulières.

«On était en plein contrôle. Il a shooté dans la porte et il est ressorti en s'excusant comme s'il cherchait quelqu'un, il avait un flingue devant, un derrière, un fusil de chasse et un pistolet», a raconté ce lycéen, Enobong.

«Il s'agit visiblement de l'acte fou d'un jeune homme fragile et fasciné par les armes à feu», a estimé la ministre de l'Education Najat Vallaud-Belkacem, qui s'est rendue sur place. «Nous sommes passés à côté du pire», a-t-elle ajouté.

Des armes de poing et des grenades sans doute des grenades à plâtre ont été découvertes sur le jeune homme, sans que leur dangerosité n'ait été évaluée dans l'immédiat. Un engin explosif artisanal a été retrouvé dans son sac à dos avant d'être désamorcé dans l'établissement.

Vidéos de tuerie

Le jeune homme a été placé en garde à vue pour dans le cadre d'une enquête ouverte pour «tentatives d'assassinats».

Sur des comptes Facebook, Twitter et Youtube correspondant au nom du suspect, on pouvait voir plusieurs photos et vidéos de tuerie comme celle de Columbine aux Etats-Unis, une fusillade dans un lycée du Colorado qui avait 13 morts en 1999, ainsi qu'une vidéo d'une personne avec un masque de clown brandissant un pistolet.

Une élève de 15 ans, Mokhtaria, fumait avec des amis dans le garage à motos du lycée lorsque les tirs ont retenti: «On a entendu des coups de feu» et «on a vu plein de gens descendre en criant: Y'a un taré qui tire sur les gens!». «On a été sauvées par la clope!», poursuit sa copine Audrey.

La fusillade a entraîné le déclenchement par les autorités du dispositif «alerte attentat» sur smartphones, destiné à prévenir la population. Tous les établissements scolaires de la ville ont été confinés et le recteur a demandé aux parents de ne pas s'y rendre. 

Après les attentats du 13 novembre 2015 à Paris (130 morts), les autorités avaient demandé aux établissements scolaires, directement menacés par le groupe jihadiste Etat islamique (EI), de mener des exercices d'entraînement pour faire face au risque d'attaques. 

Ces vingt dernières années, des élèves ont été blessés ou tués par balle dans l'enceinte scolaire mais la France a jusqu'ici échappé à des tueries de masse comme aux Etats-Unis, en Allemagne ou en Finlande, notamment en raison d'un contrôle plus strict de la détention d'armes.