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Fusillade dans un lycée en France: des blessés, un élève arrêté avec des armes

16 mars 2017, 20:51

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Fusillade dans un lycée en France: des blessés, un élève arrêté avec des armes

 

Une fusillade dans un lycée du sud-est de la France a fait jeudi huit blessés légers, et un suspect, élève de 17 ans dont les motivations ne semblent pas terroristes, a été interpellé avec des armes.

Cette fusillade à Grasse intervient alors que le pays est placé sous le régime exceptionnel de l'état d'urgence depuis la vague d'attentats jihadistes sans précédent de 2015 et 2016 qui fait craindre aux autorités de nouvelles attaques. 

Le ministère de l'Intérieur a fait état d'un bilan de huit blessés, dont trois touchés par des plombs.

Selon les autorités locales, un élève du lycée Alexis de Tocqueville «est entré dans l’établissement aux alentours de 12H30 (11H30 GMT), il était armé avec un fusil de chasse».

«Il a agressé pour des motifs qui restent à déterminer le proviseur et trois autres de ses camarades. Le bilan provisoire fait état de quatre blessés par plombs, tous hospitalisés, et de quatre autres victimes évacuées (choquées ou blessés par bousculade)», ont-elles précisé.

L'enquête ne s'oriente «pas du tout» sur la voie du terrorisme, a déclaré à l'AFP le président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, Christian Estrosi. 

Le suspect interpellé est un élève de 17 ans de cet établissement scolaire de bonne réputation qui pourrait souffrir de «problèmes psychologiques», selon M. Estrosi.

Il était armé d'un fusil, de deux armes de poing et de deux grenades, a-t-on appris de source policière. Le jeune homme paraît avoir agi seul, selon cette source, alors que les enquêteurs avaient initialement émis l'hypothèse d'une seconde personne en fuite. 

Sur des comptes Facebook, Twitter et Youtube correspondant au nom du suspect, on pouvait voir plusieurs photos et vidéos de tuerie comme celle de Columbine aux Etats-Unis, une fusillade dans un lycée du Colorado qui avait 13 morts en 1999, ainsi qu'une vidéo d'une personne avec un masque de clown brandissant un pistolet.

'Sauvées par la clope !' 

Une élève de 15 ans, Mokhtaria, fumait avec des amis dans le garage à motos du lycée lorsque les tirs ont retenti: «On a entendu des coups de feu à 12H45 (11H45 GMT). On a vu plein de gens descendre en criant: Y'a un taré qui tire sur les gens! On est partis en courant», témoigne-t-elle.

«On a été sauvés par la clope!» conclut sa copine Audrey.

Policiers aux ronds-points, hélicoptère dans le ciel, membres des forces spéciales fouillant le lycée: la tension était encore palpable dans les rues de Grasse jeudi après-midi.

La fusillade a entraîné le déclenchement par les autorités de l'«alerte attentat» sur l'application pour smartphones destinée à prévenir la population.

Le recteur de l'académie de Nice Emmanuel Ethis a annoncé sur Twitter le confinement de «tous les établissements scolaires» de la ville. Il a aussi demandé «aux parents de ne pas s'y rendre», assurant que «les élèves (sont) en sécurité». Une cellule de crise a été installée.

Après les attentats du 13 novembre 2015 à Paris (130 morts), les autorités avaient demandé aux établissements scolaires, directement menacés par le groupe jihadiste Etat islamique (EI), de mener des exercices d'entraînement dans leurs enceinte en cas d'attaques. 

Quasi simultanément à la fusillade, un colis piégé a explosé au siège du Fonds monétaire international (FMI) jeudi à Paris, faisant un blessé. Cet acte a été qualifiée d'attentat par le président socialiste François Hollande.

Le chef de l'Etat a estimé que ces deux événements conduisent à «justifier l'état d'urgence», en vigueur jusqu'au 15 juillet. Le ministre de la Justice avait lui estimé mercredi que les conditions étaient réunies pour une sortie de ce régime civil de crise instauré après les attentats du 13 novembre 2015.

Le Premier ministre Bernard Cazeneuve devait s'entretenir avec le ministre de l'Intérieur Bruno Le Roux sur ces deux événements, à moins de quarante jours du premier tour de l'élection présidentielle. La ministre de l'Education Najat Vallaud-Belkacem était elle en route pour Grasse jeudi à la mi-journée