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USA: trois femmes perdent la vue après une thérapie non homologuée

16 mars 2017, 08:51

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USA: trois femmes perdent la vue après une thérapie non homologuée

Trois femmes atteintes de dégénérescence maculaire, qui pensaient participer à un essai clinique contre cette perte progressive et irréversible de la vision, sont devenues aveugles à l'issue de cette thérapie non homologuée, a-t-on appris mercredi dans une revue médicale américaine.

Les patientes âgées de 72 à 88 ans ont subi, outre la perte de la vision, un décollement de la rétine et des hémorragies et ce peu après cette intervention effectuée dans une clinique en Floride qui n'a pas été identifiée.

Elles pensaient participer à un essai clinique légitime qui figurait sur un site de l'Institut national de la santé (NIH), selon un article paru dans le New England Journal of Medicine. Il s'agit de ClinicalTrials.gov, où sont répertoriées à titre indicatif toutes les études en cours.

Cet article est «un appel pour faire prendre conscience aux malades, au corps médical et aux agences fédérales de réglementation, des risques de ce type de recherches peu contrôlées et financées par les patients», en l’occurrence une thérapie avec des cellules souches, explique le Dr Jeffrey Goldberg, professeur d’ophtalmologie à la faculté de médecine de Stanford.

«Les cellules souches suscitent de grands espoirs et ces types de cliniques attirent des malades désespérés qui pensent qu'une telle thérapie va les guérir mais dans ce cas ces femmes ont été victimes d'une expérience clinique hors des normes et dangereuse», ajoute le Dr Thomas Albini, professeur d'ophtalmologie clinique à l'Université de Miami.

Chacune des trois malades a payé 5.000 dollars pour l'intervention. 

Or, tout essai clinique payant devrait mettre la puce à l'oreille, pointent les auteurs, qui expliquent que les études sérieuses ne sont jamais financées par les malades.

La préparation de mauvaise qualité des cellules souches en vue de leur injection dans les yeux de ces femmes pourrait expliquer les complications, estiment-ils, citant une possible contamination de la solution pour les purifier. 

Et quand bien même les intervention ce seraient bien déroulées, affirment-ils, rien ne prouve qu'elles auraient pu restaurer la vision des patientes.

Il existe en effet très peu d'indications que ce type de cellules souches, prélevées dans la graisse de l'abdomen, ont la capacité de devenir des cellules de l'épithélium rétinien pigmenté.

Autre fait inhabituel, font valoir les professeurs Goldberg et Albini, l'intervention a été réalisée dans les deux yeux des patientes, alors que les médecins choisissent toujours la prudence dans ce type de thérapie expérimentale.