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Zimbabwe: inquiétude pour l'opposant Dzamara disparu il y a deux ans

9 mars 2017, 20:32

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Zimbabwe: inquiétude pour l'opposant Dzamara disparu il y a deux ans

Plusieurs ambassades au Zimbabwe ont déploré jeudi l'absence de progrès dans l'enquête ouverte par les autorités sur la disparition d'Itai Dzamara, une figure de l'opposition enlevée il y a deux ans jour pour jour et toujours portée disparue.

Ancien journaliste devenu chef d'un groupe d'opposants au président Robert Mugabe, M. Dzamara a été kidnappé le 9 mars 2015 alors qu'il sortait d'un salon de coiffure.

Il avait été emmené par des hommes non identifiés dans une voiture sans plaque d'immatriculation, quelques jours après s'être exprimé pendant un meeting de l'opposition. Ses proches ne l'ont jamais revu. 

«Les Etats-Unis continuent à s'inquiéter vivement du sort et de la santé de M. Dzamara», a écrit l'ambassade américaine.

«L'absence de progrès dans cette affaire nourrit des doutes sur les réelles intentions des autorités. Nous les appelons de nouveau à mobiliser toutes leurs ressources pour enquêter sur les circonstances de cet enlèvement», poursuit le communiqué.

Les ambassadeurs de l'Union européenne et de Suisse ont exigé jeudi du gouvernement un rapport sur les progrès de l'enquête. Les diplomates australiens ont demandé l'intransigeance pour les «coupables de violations des droits de l'Homme».

Itai Dzamara est considéré par les militants anti-Mugabe comme un martyr de la répression exercée par le régime zimbabwéen. 

Jeudi, ses proches et plusieurs figures de la contestation comme le pasteur Evan Mawarire ont participé à Harare à une cérémonie pour commémorer les deux ans de sa disparition. 

«C'est déchirant de savoir q'une personne est enlevée alors qu'elle n'a commis aucun crime et d'ignorer où elle se trouve», a déclaré le pasteur, qui a inspiré l'an dernier une série de manifestations contre le gouvernement. 

«Certains d'entre nous ont de la chance d'être encore en vie pour raconter ce qu'il se passe: les brutalités et le harcèlement», a-t-il ajouté devant le frère et la femme de M. Dzamara. 

Amnesty International a également réagi en appelant la population à inonder le président Mugabe de courriels pour réclamer le respect des droits de l'Homme. 

Robert Mugabe, 93 ans, dirige le Zimbabwe depuis 1980 et s'emploie à réprimer brutalement et méthodiquement toute contestation populaire.