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Le chef de la diplomatie turque maintient sa visite en Allemagne

7 mars 2017, 20:21

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Le chef de la diplomatie turque maintient sa visite en Allemagne

 

Le chef de la diplomatie turque s’est envolé mardi pour l’Allemagne où il doit tenir dans la soirée un meeting de campagne pro-Erdogan, adressant un message de défi après l’annulation de rassemblements dans plusieurs villes allemandes.

«Je rencontrerai nos concitoyens à Hambourg ce soir. Personne ne pourra nous empêcher d’aller à la rencontre de nos concitoyens», a lancé Mevlüt Cavusoglu lors d’une allocution à Istanbul en présence de consuls européens, dont celui de l’Allemagne.

Les autorités allemandes avaient annoncé lundi soir avoir retiré l’autorisation délivrée pour la tenue du meeting de M. Cavusoglu dans un lieu jugé trop vétuste de cette ville du nord du pays, sans pour autant annuler le rassemblement en lui-même.

Un haut responsable turc a indiqué à l’AFP sous couvert d’anonymat qu’une autorisation pour un deuxième lieu avait été refusée par les autorités allemandes, mais qu’un troisième lieu avait été trouvé pour tenir le meeting.

La police de Hambourg a confirmé à l’AFP que le «ministre sera à 18H00 (17H00 GMT) à la résidence du consul général» de Turquie mardi soir.

Par ailleurs, un collectif d’opposants turcs et kurdes appelé «Hambourg dit NON (au référendum)» a annoncé une manifestation non loin de là, à laquelle 200 personnes sont attendues selon la police.

Les relations entre Ankara et Berlin, deux piliers de l’Otan, ont connu un accès de tension ces derniers jours après l’annulation de rassemblements électoraux auxquels devaient prendre part des ministres turcs en Allemagne.

Comme plusieurs responsables turc, M. Cavusoglu a été missionné pour mobiliser le plus de voix possible au sein de la communauté turque d’Allemagne en faveur du «oui» au référendum du 16 avril sur l’extension des pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan.

Ce dernier a provoqué la fureur des dirigeants allemands en assimilant les annulations à des «pratiques nazies».

M. Cavusoglu a déclaré que ces annulations étaient «inacceptables», estimant qu’il y avait une «pression systématique» sur les propriétaires des lieux sollicités par les Turcs.

Le gouvernement allemand s’est défendu de toute implication, affirmant que la décision d’accorder ou non ces autorisations relevait des compétences des autorités locales.

«Les relations entre l’Allemagne et la Turquie ne relèvent pas des autorités locales, mais sont la responsabilité de l’Etat allemand», a toutefois rétorqué mardi le ministre turc des Affaires européennes Ömer Celik lors d’un entretien téléphonique avec son homologue allemand Michael Roth, selon des sources au sein de son ministère.

M. Cavusoglu a indiqué qu’il rencontrerait mercredi matin son homologue allemand Sigmar Gabriel.

Le ministre turc de l’Economie, Nihat Zeybekçi, qui s’était rendu en Allemagne dimanche malgré les annulations de meetings, a décidé de poursuivre en justice le quotidien allemand Bild, accusant le journal d’avoir insulté le président et un ministre turcs, selon un communiqué de ses services.