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Naples-Real: Zidane et l’Italie, l’amour pas vraiment fou

6 mars 2017, 20:21

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Naples-Real: Zidane et l’Italie, l’amour pas vraiment fou

Icône en France et en Espagne, Zidane a laissé malgré cinq ans à la Juventus une empreinte moins profonde en Italie, qu’il retrouve mardi avec le huitième retour de Ligue des champions à Naples (19h45 GMT), où son image est celle d’un grand joueur parmi d’autres et d’un entraîneur qui doit encore beaucoup prouver.

«Ca n’est pas pour être irrespectueux, mais on a l’impression que son Real s’entraîne tout seul. Beaucoup de possession, comme pour un toro, une grande qualité technique, mais il n’y a pas d’identité de jeu. La première consigne, c’est +débrouillez-vous+».

C’est peu dire que le premier match de Ligue des champions de Zidane comme entraîneur, en février 2016 sur le terrain de l’AS Rome, n’avait pas époustouflé la Gazzetta dello Sport. Et pourtant, le Real s’était imposé 2-0.

La suite de la saison a pourtant donné raison au Français, qui a décroché la 11e Ligue des champions du grand club madrilène au terme d’une finale justement disputée en Italie, à Milan.

Mais le diagnostic du quotidien sportif illustre le scepticisme qui entoure encore aujourd’hui Zidane en Italie, où le Real reviendra mardi pour un 8e de finale retour de C1 sur la pelouse de Naples.

Le don

Son parcours d’entraîneur est pourtant directement lié à l’Italie, à sa conception du football et du rôle du «Mister». S’il a appris le métier d’entraîneur à Madrid, c’est ainsi auprès d’un Italien, Carlo Ancelotti, qu’il l’a fait.

En appelant cette année à ses côtés le préparateur physique Antonio Pintus, connu lors de ses années turinoises, il a aussi montré que son passage en Serie A l’avait marqué.

«Quand je suis arrivé en Italie, j’étais très jeune (24 ans, NDLR). L’Italie m’a beaucoup fait grandir en tant que footballeur (...) J’ai beaucoup appris dans ce club», a-t-il ainsi volontiers reconnu avant le match aller contre Naples.

Ses homologues italiens avaient d’ailleurs été plutôt élogieux lors de sa prise de fonction. «Je pense qu’il réussira en tant qu’entraîneur. Et pour lui ça sera plus facile que pour moi ou d’autres qui n’avons pas ses qualités naturelles. Je suis convaincu que les entraîneurs apprennent beaucoup des grands joueurs. Et lui avait ce don, il n’a pas besoin de l’apprendre», avait ainsi jugé Luciano Spalletti, avant de l’affronter avec la Roma.

«Deschamps a eu un parcours, il fait ça depuis des années. Zizou lui a à peine commencé et il le fait au Real Madrid, ça n’est pas donné à tout le monde. Arriver en finale de Ligue des champions, lutter jusqu’au bout en Liga, ça prouve qu’il travaille bien», avait de son côté déclaré à l’AFP Antonio Conte, alors sélectionneur de l’Italie, peu avant la finale de Milan.

Plutôt Nedved

Mais les réserves qui semblent accompagner Zidane en Italie ne datent pas de ses débuts d’entraîneur et existaient en fait déjà lors de sa carrière de joueur.

La France et l’Espagne du foot lui vouent une admiration sans borne car en Bleu et en Merengue, il a été un joueur immense. A la Juve, il n’a sans doute été «que» grand. Un grand joueur parmi d’autres grands joueurs, à une époque où la Serie A en accueillait beaucoup.

Pour les tifosi du club turinois, les vraies idoles s’appellent Platini, Del Piero ou même Nedved, arrivé comme Buffon et Thuram après le départ de Zidane pour le Real contre 75 millions d’euros, le record de l’époque, et désormais vice-président du club.

La Juventus et l’Italie ont fait de Zidane le joueur qu’il a ensuite été au Real. Il y a gagné un Ballon d’Or, mais celui-ci devait plus à sa Coupe du monde gagnée avec les Bleus qu’à ses performances en bianconero.

Il y a aussi remporté deux scudetti mais il y a surtout perdu deux finales de Ligue des champions. Avec le Real, il en a gagné trois: une comme joueur, une comme adjoint d’Ancelotti et une comme entraîneur.