Publicité

Dan Baboo:«Je n’étais pas à l’aise au ministère des Arts et de la culture»

4 mars 2017, 16:40

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Dan Baboo:«Je n’étais pas à l’aise au ministère des Arts et de la culture»

Dan Baboo est en faveur d’une opposition unie. Il soutient que Xavier Duval a donné son approbation à la motion de Shakeel Mohamed contre la Speaker. Il revient également sur ses récents débuts dans l’arène.

Vous étiez un parfait inconnu avant décembre 2014 et vous voilà élu député et nommé ministre. Depuis quand Dan Baboo s’intéresse-t-il à la politique ?

Depuis mon enfance. J’aimais assister aux meetings. Un jour, alors que je devais aller aux leçons particulières, je me suis retrouvé au meeting auquel mon père assistait. Arrivé à la maison, il m’a demandé si j’étais allé à mes leçons sans me gronder. Il savait que j’étais très intéressé par la politique bien que je n’avais aucune préférence pour un parti particulier. Mais j’ai toujours été un grand admirateur de sir Seewoosagur Ramgoolam et de sir Gaëtan Duval. Même pendant mes études à l’étranger, mes parents m’envoyaient des coupures du week-end et de l’express consacrées à la politique.

C’est sans doute en fonction du critère ethnique que vous êtes nommé candidat du Parti mauricien social-démocrate (PMSD) en décembre 2014...

J’ai rejoint le PMSD alors que le parti était dans l’opposition. Xavier-Luc Duval m’avait dit que j’allais être candidat que ce soit au sein d’une alliance, ou si le PMSD faisait cavalier seul. Je devais être candidat au n°14, mais finalement l’alliance Lepep m’a choisi pour représenter ses couleurs au n°16.

Mais vous avez été nommé ministre parce que vous êtes un marathi.

Il faut être réaliste et en tenir compte. Il n’y avait personne qui avait ce profil pour être ministre.Comme je l’ai déjà dit, je n’ai rien demandé. Lorsque j’ai reçu la dépêche chez moi, j’ai appris que j’étais devenu ministre que j’allais m’occuper des Arts et de la culture. C’était une surprise.

Pourtant les artistes ne sont pas de cet avis ?

Le Copyright Act est prêt. J’avais demandé qu’on le présente en décembre mais l’Attorney General m’a dit qu’il y avait d’autres projets de loi prioritaires et qu’il fallait attendre cette année. Je souhaite sincèrement que ce projet de loi soit prochainement à l’agenda des travaux parlementaires.

Et quel est votre avis au sujet de la revendication des artistes ?

Ils sont nombreux à m’avoir contacté pour que je leur donne un coup de main. Je leur ai répondu qu’il fallait se tourner vers le ministre. Bien que je sois dans l’opposition, je peux porter leurs demandes au niveau du Parlement, mais je ne ferai pas de cheap politics. Je souhaite que le nouveau ministre trouve des solutions à leurs problèmes.

Revenons à votre déclaration au début de l’année. Vous aviez dit que des émissaires de l’alliance MSM vous ont offert Rs 40millions pour se joindre au gouvernement. Maintenez-vous ces dires ?

Je ne veux pas revenir dessus.

Donc ce n’est pas vrai ?

Comme je l’ai dit, je ne veux pas en parler. Un jour, je raconterai tout.

Et que pensez-vous de vos deux amis qui ont déserté la barque bleue ?

Dès le départ, Marie-Claire Monty montrait qu’elle était dans une période de réflexion. Elle a choisi son camp et elle a le droit de le faire. Mais j’étais surpris par la décision d’Alain Wong, lui qui était avec nous quand nous avons démissionné et qui disait qu’il resterait bleu. Mais vous savez, chacun est libre de ses décisions et s’il croit qu’il a bien fait, c’est son affaire.

Et quand votre leader a entendu que vous alliez changer de bord, il vous a nommé Whip directement ?

Non. On ne m’a pas offert ce poste pour rester dans l’opposition. Depuis le début, j’ai dit que je resterai au PMSD et que je n’avais pas l’intention de rejoindre le gouvernement. Je fais de la politique sur une question de principe et non pour l’argent. D’ailleurs, j’obtenais beaucoup plus qu’un ministre quand j’étais dans le business.

En tant que nouveau Whip de l’opposition, on vous reproche de ne pas rencontrer les autres membres.

Quand il y a eu la réunion de concertation pour l’organisation d’une marche contre le deal papapiti, j’avais rencontré tous les parlementaires de l’opposition…

En tant que Whip, ne devriez-vous pas rencontrer les chefs de file de chaque parti de l’opposition, comme pour la nomination au sein de certains comités parlementaires ?

J’ai rencontré le Chief Whip à ce sujet. Des noms ont été soumis, surtout pour des comités parlementaires de la Southern African Development Community ou du bloc Afrique-Caraïbes-Pacifique. J’ai aussi demandé à Thierry Henry, siégeant au sein d’un comité parlementaire, d’entrer en contact avec les autres partis politiques de l’opposition. J’espère que tous les noms seront soumis au Chief Whip d’ici lundi afin qu’il informe la Speaker à son tour.

L’opposition est désunie. La dernière remarque de l’ancien leader de l’opposition est que Xavier-Luc Duval aurait lui-même dû présenter la motion de blâme contre la Speaker. Qu’en pensez-vous ?

Au sein du PMSD, on pense que n’importe qui aurait pu le faire. Le PMSD approuve la démarche de Shakeel Mohamed. D’ailleurs, le chef de file du PTr a rencontré le leader de l’opposition au Parlement. Au PMSD, nous sommes pour une opposition unie afin de mener à bien notre rôle de chien de garde face au gouvernement.

À la rentrée parlementaire, le PMSD, qui a été au pouvoir durant ces deux dernières années, ne se retrouvera-t-il pas embarrassé par certaines questions ?

Oui et non. Nous avons pris certaines décisions au sein d’un gouvernement. Nous ne pouvons nier cela. Et nous ne fuirons pas face à nos responsabilités. Mais nous, anciens ministres du PMSD, avons fait notre travail convenablement. Nous n’avons rien à nous reprocher et personne ne peut nous faire de reproches.

L’ancien ministre Roshi Bhadain au premier rang, à côté du PMSD... C’est confirmé ?

Nous devons encore demander à la Speaker. Mais je ne vois pas pourquoi elle refuserait.

Aux prochaines élections, le PMSD fera-t-il cavalier seul ?

C’est le leader qui décidera. Pour le moment, nous nous concentrons sur notre travail d’opposition.