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Affaire Sobrinho: guerre ouverte FSC - Sesungkur

3 mars 2017, 09:14

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Affaire Sobrinho: guerre ouverte FSC - Sesungkur

Les démêlés avec la justice portugaise d’Álvaro Sobrinho,  cofondateur du Planet Earth Institute, structure censée faire la promotion de la recherche en milieu universitaire, ne cessent de faire des vagues à Maurice. En dépit de poursuites judiciaires dont il faisait l’objet au Portugal, Álvaro Sobrinho a pu obtenir en 2015 et 2016 des permis pour opérer des Global Companies dans le secteur financier mauricien des services financiers à Maurice. La Financial Services Commission (FSC) et le ministre de la Bonne gouvernance sont en contradiction. Dans un communiqué long de trois pages, le régulateur rejette tout blâme dans la gestion des demandes d’Álvaro Sobrinho, alors que Sudhir Sesungkur met en doute la bonne gouvernance au sein de la FSC.

La FSC enquêtait sur Sesungkur

Cette guerre pourrait-elle puiser ses origines dans un vieux contentieux ? L’express a appris que la FSC a déjà fait obstacle à Sudhir Sesungkur et à son épouse. Ce que ce dernier réfute. «La FSC n’a jamais enquêté sur moi», répond-il à LSL-Radio. Mais ce que le ministre de la Bonne gouvernance ne dit pas, c’est que son nom apparaît bien dans un volumineux dossier à la FSC. Cela, dans une enquête qu’elle a menée sur Apostle International Management Services Limited (AIMS), au point de suspendre la licence de celle-ci en avril 2014.

Cette Management Company qui assiste une demi-douzaine de compagnies offshore dans leurs démarches administratives et corporatives aurait, selon des proches du dossier, enfreint des règlements de la Financial Services Act. La FSC aurait noté qu’elle n’avait pas de directeur indépendant, ce qui était à l’encontre du concept de «surveillance à quatre yeux».

Il n’y avait pas non plus de Compliance Officer, et personne à AIMS n’assurait le poste de Money Laundering Reporting Officer ni Alternate Money Laundering Officer. Ce qui constitue, selon des spécialistes, une infraction au code régissant les Management Companies. À l’époque, c’est Leckraj Anand Gopee qui détenait toutes les actions de la compagnie.

En mai 2014, la FSC a effectué une descente dans les locaux de la compagnie à l’issue d’une série de négociations et d’engagements pris par Leckraj Anand Gopee pour remplir les postes vacants. La suspension de sa licence est levée en septembre 2014. Sauf que peu de temps après, la FSC note qu’AIMS tarde à respecter ses engagements. Elle menace d’entreprendre des actions à son encontre, comprenez par-là la suspension de la licence.

Redresser l’entreprise

C’est alors que Sudhir Sesungkur entre en scène. Leckraj Anand Gopee propose officiellement son nom à la FSC pour qu’il assiste la direction de AIMS dans la mise en œuvre de son business plan censé redresser l’entreprise pour qu’elle soit conforme à la Financial Services Act. Mais la FSC refuse. Le régulateur indique qu’il ne peut le faire puisqu’il est Partner à Mazars. Un auditeur, de surcroît Partner dans une firme d’expertise comptable, ne peut pas, selon la loi, occuper un poste de direction au sein d’une Management Company.

Face à ce mur, AIMS va tenter une autre approche. En juillet 2015, Leckraj Anand Gopee demande l’accord de la FSC pour transférer les actions de AIMS à Dharmila Sesungkur, l’épouse de Sudhir Sesungkur. Nouveau refus de la FSC qui, sans doute, considère que AIMS a failli à ses responsabilités.

Des sociétés interdites d’opération

Dans son communiqué émis jeudi, sur les activités du milliardaire angolais au sein de notre secteur offshore, la FSC rappelle que toutes les demandes de licences déposées par Álvaro Sobrinho étaient accompagnées des documents requis. L’instance régulatrice avait découvert que le milliardaire était associé à une affaire de détournement de fonds, mais que l’État angolais ne souhaitait pas poursuivre l’homme d’affaires.

D’où la décision de la FSC d’octroyer les licences nécessaires aux sociétés de Sobrinho.

Toutefois, la FSC devait par la suite recevoir une information concernant une accusation de blanchiment d’argent formulée par le gouvernement portugais à l’encontre d’Álvaro Sobrinho. Ce qui fait qu’en attendant ses explications, la FSC n’a pas autorisé les sociétés du milliardaire angolais à commencer leurs opérations.