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Journée mondiale sans Facebook: Vaincre la cyberdépendance en satisfaisant ses envies dans le réel

28 février 2017, 10:17

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Journée mondiale sans Facebook: Vaincre la cyberdépendance en satisfaisant ses envies dans le réel

J’aime, commenter, partager, publier, ajouter, retirer… un jargon très connu des Facebookeurs, qui disent ne plus pouvoir s’en passer. Abordons les raisons entraînant la cyberdépendance.

The place to be. Facebook continue à faire fureur dans notre société. Ce réseau social, qui présente de prime abord des avantages pour les internautes, peut s’avérer un danger lorsqu’il y a une cyberdépendance. Or, en dépit de ce risque, beaucoup confient qu’ils passent plusieurs heures connectés et disent ne pas pouvoir s’en passer. Pourquoi ? À l’occasion de la Journée mondiale sans Facebook célébrée aujourd’hui, il faut réaliser l’importance de pouvoir se déconnecter. Cela, en faisant le point sur les véritables raisons derrière ce besoin d’être constamment online.

«Je suis connectée sur Facebook d’une à trois heures par jour», note Coralie Makoona. Cette Youtubeuse de 19 ans explique qu’elle est régulièrement sur ce réseau social, surtout pour le travail : «Pour moi, Facebook est un moyen efficace de partager mes vidéos.» Coralie Makoona indique que ce site lui permet également de «rester constamment en contact» avec les «abonnés» de sa chaîne Youtube et de les tenir informés si elle publie une nouvelle vidéo.

Dany Rutty, 18 ans, deejay en attendant de poursuivre ses études supérieures, utilise aussi Facebook afin de rester en contact. Il explique qu’il publie quelquefois des photos ou des status. Mais, que Facebook est surtout LA façon idéale de communiquer. «Je suis connecté au minimum trois heures par jour. J’ai environ 1 500 personnes dans ma liste d’amis et, comme je peux chatter sur Facebook, je dépends de ce site pour garder un contact permanent avec mes amis.»

Autre Facebookeur passant autant de temps sur ce réseau social, soit quatre heures quotidiennement au minimum : Tinny Lee, 20 ans. Publier et partager des photos sur Facebook avec les quelque 1 500 personnes figurant sur sa liste d’amis, c’est également ce qu’il fait. D’ajouter cependant que naviguer sur ce site lui permet surtout de combattre l’ennui. «Quand je m’ennuie, je me connecte et je scroll down presque continuellement pour voir ce que font les autres ou ce qu’ils publient. Je ne pense pas pouvoir m’en passer.»

Échapper à l’ennui est d’ailleurs une des raisons expliquant ce besoin de se connecter, fait ressortir le psychologue Laurent Baucheron de Boissoudy. Face- book offre la possibilité de faire de nouvelles rencontres et de tisser des liens. Cela satisfait «l’humain qui ressent en général un besoin profond de tisser des relations avec d’autres personnes pour vaincre l’ennui et la solitude», précise-t-il.

Or, il est important d’accepter qu’avoir ce nombre d’amis, plus de 1 000 par exemple, est en fait une illusion, fait comprendre le psychologue. «D’ailleurs, je dirai plu- tôt qu’il s’agit d’une liste de contacts au lieu d’amis.»

Posséder cette quantité «illusoire» d’amis découle du besoin de se sentir «valorisé et reconnu. En partageant des photos ou des pensées personnelles, voire intimes, avec cette longue liste ‘d’amis’, c’est une façon d’affirmer son identité grâce au regard des autres», souligne Laurent Baucheron de Boissoudy.

Cependant, il faudrait réaliser que ce désir «un peu exhibitionniste», pourrait nuire à l’internaute qui le fait. Car, cette envie d’exhibition «cache souvent une identité fragile et, en existant trop à travers l’image, soit en ligne, cela pourrait augmenter cette fragilité».

Si d’un côté, cette nécessité d’exhibition existe chez l’homme, poursuit le psychologue, de l’autre côté il y a une envie de «voyeurisme», une curiosité malsaine. En permettant de voir ce que fait l’autre à travers des photos, Facebook aide ainsi à satisfaire «le curieux». Ce qui encourage l’internaute à se connecter, contribuant ainsi à une dépendance.

Comment alors éviter que cela ne se produise ? «Il serait d’abord important de lâcher prise et de faire le deuil de cette illusion d’avoir une quantité exagérée d’amis», conseille Laurent Baucheron de Boissoudy. Ensuite, de réduire le nombre de personnes dans cette liste d’amis pour pouvoir tisser des liens plus profonds.

Il conviendrait aussi par ailleurs «de créer des relations authentiques, réelles, sincères et surtout directes». Cela sans être connecté sur Facebook ou à autre réseau social. «En s’engageant dans des activités avec d’autres personnes et en investissant dans des rencontres physiques – et pas que virtuelles –, une personne peut satisfaire son besoin d’être reconnue et valorisée», soutient le psychologue. «Je prends un exemple récent : pour Maha Shivaratree, j’ai des amis qui ont construit ensemble des kanwars. Cette confection collective leur a permis de vivre quelque chose de très intense, d’exister en s’impliquant concrètement.»

Plusieurs activités existent pour pouvoir s’engager et créer des liens, à l’instar d’activités artistiques, sportives ou même se rencontrer entre amis autour d’un repas. Selon le psychologue, «le but est surtout de ne pas rester dans le virtuel en étant seul devant son écran».

Comme Facebook fait partie du quotidien et de la norme sociétale, il serait impossible de demander d’arrêter totalement d’utiliser ce réseau social. «La solution, conclut Laurent Baucheron de Boissoudy, serait peut-être de trouver un juste milieu et de trouver un équilibre entre le monde réel et celui virtuel. Si une personne a pratiqué des activités, s’est engagée durant des rencontres, elle peut se connecter le soir pour se détendre.»