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L'Italie a toujours besoin de réformes, selon l'OCDE

15 février 2017, 21:49

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L'Italie a toujours besoin de réformes, selon l'OCDE

 

L'Italie a toujours besoin de réformer son économie après une crise sévère dont elle peine à se remettre et qui a exacerbé ses problèmes sociaux, indique mercredi un rapport de l'OCDE.

Pour l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), l'Italie a certes retrouvé la croissance depuis 2015, après près d'une décennie de récession ou de stagnation, mais son Produit intérieur brut (PIB) a tout juste retrouvé le niveau qu'il avait il y a 20 ans.

Dans ce rapport présenté à Rome, l'OCDE salue les réformes lancées par le gouvernement de Matteo Renzi, avant sa démission fin 2016, dont le Jobs Act, qui a assoupli le marché du travail et relancé l'emploi, ce que les syndicats et certains économistes contestent.

«Les réformes produisent des résultats, voilà le message de base que je voudrais donner», a déclaré Angel Gurria, secrétaire-général de l'OCDE, lors d'une conférence de presse.

Le gouvernement italien s'est vu également conforté dans sa bataille contre l'austérité budgétaire par l'OCDE, pour qui sa politique fiscale «légèrement expansionniste» soutient la croissance, même si celle-ci reste faible. L'Italie a enregistré une croissance de son PIB de 1% en 2016 et s'attend à un chiffre analogue cette année.

Pour autant, l'Italie a de gros défis à relever, selon M. Gurria, à commencer par une productivité insuffisante, un secteur bancaire trop fragile et des niveaux élevés de pauvreté, en particulier chez les plus jeunes.

«En 2015, 11% des Italiens de moins de 17 ans vivaient dans des conditions de pauvreté absolue. En 2006, ils n'étaient que 3%», a déploré M. Gurria.

Le ministre italien des Finances, Pier-Carlo Padoan, a reconnu la nécessité d'agir, assurant que le gouvernement était engagé à réduire la pauvreté.

«Ce n'est pas seulement la bonne chose à faire du point de vue éthique, c'est aussi économiquement efficace car cela permet une croissance incluant tout le monde», a déclaré M. Padoan.

L'OCDE a également relevé d'autres obstacles à la croissance: une administration encore trop bureaucratique, une justice trop lente et une concurrence insuffisante.

«Les start-ups et les petites et moyennes entreprises continuent de souffrir d'un accès trop difficile aux financements bancaires ou en provenance des marchés de capitaux», a jugé l'organisation basée à Paris dans son rapport.

L'Italie souffre également de fortes inégalités dans l'accès à l'éducation et à la formation, a-t-elle souligné. Le taux d'analphabétisme italien est d'ailleurs l'un des plus élevé parmi les 20 membres de l'OCDE, qui rassemble les pays occidentaux.