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Journée mondiale: «J’ai su ce qu’était le cancer dans la salle de chimio»

15 février 2017, 15:30

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Journée mondiale: «J’ai su ce qu’était le cancer dans la salle de chimio»

Le 15 février marque la Journée mondiale du cancer chez les enfants. Celle-ci a été décrétée pour informer et soutenir ceux qui ont été et qui sont affectés par cette maladie. Nous avons été à la rencontre d’un parent qui a connu une telle épreuve.

Il y a deux ans, Marciano Ladouceur ressent des douleurs au ventre. Il a alors 11 ans. Sa mère l’emmène pour une consultation à l’hôpital. On pense qu’il s’agit d’une constipation. Les jours passent et la situation empire. Il commence à vomir et les douleurs deviennent insupportables. C’est ainsi qu’il est admis à l’hôpital, où il restera pendant plus de trois semaines. Sa mère indique qu’elle n’oubliera jamais ce 23 décembre qui a marqué sa vie.

Jusqu’à mi-janvier, personne ne savait ce qu’avait son fils. Le 14, les médecins lui annoncent que Marciano a une tumeur et qu’il doit se faire opérer. Elle admet qu’elle ne connaissait pas la gravité de la situation. «Vous ne pouvez imaginer ce qu’on ressent quand un médecin vous dit qu’il ne reste qu’un jour ou trois mois à votre enfant.»

Peu à peu, elle réalise, quand les médecins lui expliquent comment se passera l’opération, que son fils peut y laisser la vie. L’opération est un succès. Mais vient un autre choc: la chimiothérapie. «Le jour où j’ai mis les pieds dans la salle de chimio et que j’ai vu l’état des autres patients, j’ai découvert ce qu’était le cancer. Le numéro 14 est une salle de souffrance», lance-t-elle.

«S’il lui arrive quoi que ce soit, je ne pourrai vivre avec cette culpabilité.»

Les traitements, Marciano les a suivis à Maurice. «Mon mari est poissonnier et Marciano n’a pas eu la chance d’aller en Inde, mais on a eu le soutien des médecins ici.» De poursuivre: «On n’a jamais eu de problèmes avec les docteurs ni les miss (NdlR, les infirmières). Les médecins nous ont bien soutenus.»

Cette mère de famille a passé des nuits blanches et des jours au chevet de son fils à l’hôpital et devait se réveiller tôt pour prendre le bus à 5h45 pour se rendre à Candos. «Pou bann paran-la bokou soufrans. Parfwa éna paran perdi kouraz. Zot bizin bokou sipor.»

À présent même si elle a passé cette épreuve, elle est tout le temps sur le qui-vive. Quant à Marciano, l’école ne l’intéresse plus. Sa mère, toujours inquiète qu’il fasse une rechute, ne l’y oblige pas non plus. «S’il lui arrive quoi que ce soit, je ne pourrai vivre avec cette culpabilité.»

Même si l’école ne fait plus partie de son quotidien, Marciano a des projets. Il souhaite devenir cuisinier pour aider son père, qui est aussi gérant d’un snack.