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Université de Stanford et UoM: 200 Mauriciens participent à une étude sur leurs origines ethniques

14 février 2017, 20:03

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Université de Stanford et UoM: 200 Mauriciens participent à une étude sur leurs origines ethniques

Temporal Genetic Evolution of the Mauritian Population. C’est ainsi que l’université de Stanford, en collaboration avec l’université de Maurice (UoM), a intitulé son étude sur la composition ethnique. Près de 200 Mauriciens, toutes ethnies confondues, désireux de connaître leurs origines exactes, ont donné un échantillon de leur ADN, sous forme de salive, au Dr Sabrina Devi Dyall, Associate Professor au département biosciences auprès de l’UoM.

Shenaz Patel, collaboratrice à Week-End, avait effectué ce test ADN aux États-Unis pour une étude similaire menée auprès de milliers d’Américains. Cela a alors levé le lièvre sur l’étude en cours à Maurice. En effet, jusqu’à ce que la journaliste en parle, la nouvelle était restée confinée aux cabinets médicaux et au campus de Réduit.

La tête pensante de cette étude, qui se déroule dans plusieurs pays, est le scientifique émérite Carlos Bustamante de l’université de Stanford en Californie. Il est aidé par sa consœur Rosa Fregel et l’anthropologue mauricien basé à l’université américaine, Krish Seetah. Ce sont d’ailleurs ces deux derniers qui ont pris contact avec Sabrina Devi Dyall en 2014 pour lui confier la partie mauricienne de l’étude.

Cette Associate Professor, spécialisée en biologie moléculaire auprès de l’Imperial College de Londres, a fait de brillantes recherches auprès des universités de Californie, de Manchester, de Melbourne et de Nottingham. Elle a regagné Maurice en 2009 car elle avait le mal du pays et a aussitôt obtenu un emploi à l’UoM. En 2014, lorsque l’étude sur la composition ethnique des Mauriciens lui est confiée, plusieurs mois s’écoulent avant qu’elle n’obtienne une réponse quant à l’ethics clearance pour la mener.

Le dernier recensement mauricien datant de 1973, elle a dû consulter le Central Intelligence Agency World Fact Book. Et en octobre2015, elle a débuté les prélèvements de salives auprès de Mauriciens de toutes ethnies confondues. À la mi-janvier 2017, elle n’avait recueilli que 158 échantillons. Mais après parution de l’article dans le journal, elle a pu compléter l’échantillonnage. Les seuls prérequis de l’étude étaient que les quatre grands-parents du participant soient nés à Maurice et qu’il n’y ait pas eu de mariages entre personnes de la même famille pour éviter la consanguinité, qui fausse les données.

Sabrina Devi Dyall explique que si pour les Mauriciens, l’intérêt d’un tel test est de connaître leurs origines véritables, pour les responsables des recherches, les variations génétiques sont importantes. «Connaître les marqueurs de certains gènes peut indiquer une prédisposition pour certaines maladies», déclare-t-elle.

En quoi le fait de le savoir change-t-il quelque chose ? L’Associate Professor fait état de la possibilité de cibler les médicaments. «Avoir plus d’informations sur les variantes génétiques permet d’obtenir une médecine ciblée. Il est clair que certaines populations ont des prédispositions communes pour des maladies spécifiques et d’autres pas. À ce moment-là, les laboratoires pharmaceutiques peuvent travailler sur des médicaments qui seront différents pour chaque population.»

Sabrina Devi Dyall a déjà envoyé les 200 échantillons d’ADN des Mauriciens à l’université de Stanford et les résultats seront connus dans six mois. «Une fois les résultats obtenus, nous examinerons les biomarqueurs qui en résultent, de même que les variantes génétiques. On pourra alors lancer une autre étude auprès des personnes qui ne sont pas en bonne santé et effectuer des comparaisons de gènes avec ceux des personnes issues des pays de peuplement.»