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Carlos: la station météo s’attire les foudres du public

12 février 2017, 20:00

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Carlos: la station météo s’attire les foudres du public

«Météo pé anons lapli? Nou al lamer…» C’est l’une des blagues récurrentes sur les réseaux sociaux et ailleurs. La semaine dernière, le cafouillage autour de la tempête tropicale Carlos a contribué à renforcer le sentiment de méfiance qui prévaut dès que l’on évoque la météo et ses prévisions. Alors qu’un responsable annonçait une intensification dans la soirée, un autre prévisionniste de la même station météorologique parlait d’affaiblissement de la tempête.

«On ne pouvait pas savoir ce qui se passait. Une intensification sous-entendait qu’on pouvait passer à l’alerte 3. Pourquoi y avait-il deux sons de cloche d’une même station?» se demande Cédric Vincent. Ce jeune homme ne fait pas confiance à la météo depuis belle lurette. Flash-back: «Je me souviens que lorsque j’étais petit, mes parents se fondaient sur la météo avant de prévoir nos sorties et à chaque fois, ils avaient tout faux.» Pour avoir des informations plus précises, surtout par temps cyclonique, il préfère se tourner vers Météo France.

Mégane Fabre fait aussi partie des sceptiques. Pour elle, la discordance entre deux prévisions provenant de la même station est inacceptable. «On est en droit de se demander comment ils fonctionnent. De plus, nous étions en alerte 2. Lorsqu’ils se sont finalement mis d’accord sur l’intensification, nous sommes restés en alerte 2», dit-elle.

«Six heures entre les bulletins, c’est beaucoup trop. En six heures, il peut se passer plein de choses.»

Mégane Fabre a une suggestion: que les prévisionnistes cessent de diffuser des bulletins avec des termes techniques qui peuvent induire en erreur. «Tout le monde n’est pas familier avec les termes utilisés», lâche-t-elle. Autre commentaire de cette habitante de Rose-Hill: «Six heures entre les bulletins, c’est beaucoup trop. En six heures, il peut se passer plein de choses.»

D’autres critiques pleuvent : notamment sur le fait que les mises à jour sur le site se font attendre, parfois jusqu’à une heure. Comment la station météo répond-elle à ces critiques? Aucun responsable de la station de Vacoas n’a souhaité répondre à nos sollicitations.

L’ancien directeur Subiraj Sok Appadu explique toutefois qu’à son époque, il y avait une synergie qui portait ses fruits. «Il y a plusieurs niveaux de travail avant qu’une prévision ne soit présentée. Si cela bloque à un niveau, tout bloque.»

Avant de mettre au point un bulletin, plusieurs observations sont prises en compte. Les données des villes, celles de la région et des images satellites sont réunies avant qu’un prévisionniste ne se prononce. En ce qui concerne les cyclones, un protocole bien établi régit la question de changement d’alertes. Ainsi, explique Subiraj Sok Appadu, entre le niveau 1 et 2, il faut nécessairement un délai de 36 heures. Le passage de l’alerte 2 à 3 ne se fait pas avant 12 heures. Ce n’est qu’après six heures supplémentaires que l’alerte 4 est émise. Cet intervalle est prévu afin de donner aux Mauriciens suffisamment de temps pour s’organiser et prendre les précautions voulues.

Sauf que si l’on veut gérer correctement la situation, il faut des informations précises concernant la trajectoire d’une formation cyclonique!