Les planteurs de légumes et de canne à sucre sont soulagés. Un premier constat démontre que les pluies liées au passage de Carlos, et enregistrées depuis samedi, ont été plutôt bénéfiques à leurs cultures.

Vijay Chatturdharry, président d’une société coopérative dans le Nord, soutient que les pluies tant attendues ont eu un impact positif sur les cultures vivrières. «Au début du week-end, on pensait qu’avec l’arrivée de Carlos, des averses auraient pu affecter les légumes. Mais heureusement, ce ne fut pas le cas. Les terrains étaient si secs qu’il n’y a pratiquement pas eu d’accumulation d’eaux pluviales dans les champs.»

Il estime que la floraison de la pomme d’amour et autres aubergines a été légèrement affectée, ainsi que les jeunes pousses des légumes fins. Par contre, les pluies ont profité aux légumes filants, tels que calebasse, giraumon, pipangaille, patole ou margoze.

En ce qui concerne les fruits, Vijay Chatturdharry soutient que seulement les mangues mûres sont tombées. Les longanes ont été peu affectés.

«Dès qu’un cyclone est annoncé, certains intermédiaires achètent de grandes quantités de pommes d’amour et les revendent à un prix supérieur aux maraîchers»

Kreepalloo Sunghoon, président du Syndicat des sucres, avance, lui, que les cannes n’ont pas été touchées. Seules celles se trouvant dans quelques champs dans des bas-fonds peuvent l’être, mais avec le retour du soleil depuis mardi après-midi, les pluies n’auront qu’un impact relatif.

En ce qui concerne la hausse du prix de la pomme d’amour, Kreepalloo Sunghoon, également président de l’Association des petits planteurs des légumes, dénonce le rôle des intermédiaires. «C’est devenu une habitude. Dès qu’un cyclone est annoncé, certains intermédiaires achètent de grandes quantités de pommes d’amour et les revendent à un prix supérieur aux maraîchers. Ces derniers passent la hausse de prix aux consommateurs. D’autre part, certains consommateurs, craignant une pénurie, achètent plus qu’ils n’en ont besoin.» Il est d’avis que la pomme d’amour, offerte à Rs 40 ou Rs 50 le demi-kilo actuellement, se vendra moins cher d’ici une semaine.

Le ministre de l’Agro-industrie, Mahen Seeruttun, qui assistait à une cérémonie mercredi après-midi au jardin botanique de Pamplemousses, indique que selon un rapport préliminaire, 15% à 25% des légumes ont été affectés. Mais il dit préférer attendre encore quelques jours pour mieux mesurer l’impact de Carlos sur les cultures vivrières. C’est après réception d’un rapport complet que le ministère décidera s’il faut avoir recours à l’importation de certains légumes ou non.