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Saydnaya, la plus redoutable des prisons du régime en Syrie

7 février 2017, 18:14

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Saydnaya, la plus redoutable des prisons du régime en Syrie

La prison de Saydnaya, où le régime est accusé par Amnesty International d'avoir pendu quelque 13.000 personnes en cinq ans, est un lieu de détention particulièrement redouté en Syrie depuis des décennies.

A une trentaine de kilomètres au nord de la capitale Damas, la prison militaire accueillait même avant la révolte de 2011 des milliers de détenus qui ont raconté par la suite des histoires glaçante de torture.

D'après Amnesty, ce pénitencier, que l'ONG qualifie d'«abattoir humain», a une capacité d'accueillir entre 10.000 et 20.000 détenus, qui sont en majorité des militants, des islamistes et des opposants politiques.

Le rapport de l'ONG publié mardi dévoile, outre les pendaisons à large échelle, des cas de viols et d'humiliation et de torture par la faim.

Il évoque comment des prisonniers ont été violés ou forcés de se violer les uns les autres et comment des gardiens ont nourri des détenus en jetant leur repas sur le sol de leur cellule, souvent maculé de saletés et de sang.

Un rapport précédent d'Amnesty en 2016 avait révélé également comment en hiver, lorsque les températures sont glaciales, les détenus sont maintenus pendant des semaines dans des cellules souterraines sans couverture.

L'ONG britannique avait reconstitué l'année dernière l'intérieur de la prison en s'appuyant sur les souvenirs d'anciens prisonniers qui en sont sortis vivants.

Pneus, barres de métal, câbles électriques, ceintures ou encore battes sont à disposition des bourreaux qui, selon Amnesty, font preuve d'une «cruauté sous sa forme la plus vile».

Les salles de confinement, 48 au total pour une aile du bâtiment selon le souvenir d'un ancien détenu, mesurent 1,80 mètre sur 2 m, ou 2 m sur 2,50 m. La lumière n'y filtre qu'à travers de petits trous, à partir de 13 heures et jusqu'à 17h30.

Les cellules de groupe sont saturées avec 28 personnes. Les détenus doivent s'agenouiller sur le carrelage, dos à la porte, les mains sur les yeux à l'entrée d'un garde.

En 2008, trois ans avant le soulèvement en Syrie, le régime a réprimé une mutinerie, tuant au moins 17 détenus.