Publicité

Des institutions solides

5 février 2017, 17:56

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Des institutions solides

La démocratie repose sur les élections mais aussi et surtout sur des institutions solides. Est-ce le cas à Maurice? La plupart des rapports affirment que oui. Pourtant, il n’y a pas si longtemps, nous avons assisté à l’écroulement de l’un des plus importants conglomérats du paysage économique de l’île. Une situation attribuable à la faillite des institutions.

C’est le Fonds monétaire international (FMI) qui attire l’attention pour la première fois sur l’irresponsabilité des organismes régulateurs. Nous sommes en 2007, lorsque l’institution de Bretton Woods soumet son Financial Sector Assessment Programme au gouvernement. Dans ce document, le FMI révèle que des manquements ont été découverts par la Financial Services Commission (FSC) en 2004, lors d’une visite d’inspection chez un assureur. Au grand dam du FMI. Cela, malgré «its adoption of unsound investment principles, this financial group was granted ‘approval in principle’ in late 2006 to obtain a license under the Banking Act by the Bank of Mauritius without consultation from the FSC».

Roukaya Kasenally, Senior Lecturer de Media and Political Systems à la faculté des sciences sociales et humaines de l’université de Maurice, relève également de nombreuses lacunes dans notre «picture perfect model». Elle y a, d’ailleurs, consacré une étude intitulée «The Not So Perfect Democracy» (voir précédemment). Ses recherches montrent que Maurice dispose des lois, de même que de l’infrastructure requise pour combattre la corruption.

Elle cite, à cet effet, le Prevention of Corruption Act (2002) qui a fait provision de la mise sur pied de l’Independent Commission Against Corruption (ICAC). Toutefois, «since its creation ICAC has been ineffectual as it has been unable to deal with major cases of corruption (…) The matter also casts doubt on the independence and autonomy of ICAC in the delivery of its mandate», écrit-elle dans son rapport. Référence est faite au manque de transparence autour de l’affaire MedPoint.

Le Mauritius Country Report du Bertelsmann Stiftung Transformation (BTI) 2016 évoque, lui, le retour des Jugnauth à la tête du pays. Cette organisation se préoccupe également de la propagation de la corruption et de son impact sur la performance du pays. Le rapport ne manque pas de citer des exemples d’allégations de corruption parmi l’élite politique. Il cloue au pilori l’ancien régime pour son utilisation abusive de la Mauritius Broadcasting Corporation.