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JO-2024: Paris lance sa campagne

3 février 2017, 17:52

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JO-2024: Paris lance sa campagne

Paris lance vendredi sa campagne internationale pour l'élection de la ville hôte des JO-2024, avec la Tour Eiffel illuminée en toile de fond d'un discours très universel, destiné à conjurer l'échec de ses dernières candidatures olympiques.

Alors que le volet sécuritaire sera important dans le choix du Comité international olympique (CIO), cette journée a été marquée par l'attaque à l'arme blanche de militaires en faction à l'entrée de la très touristique galerie du Carrousel du Louvre.

L'assaillant, qui a crié «Allah Akbar», a été blessé au ventre par les militaires et le Premier ministre Bernard Cazeneuve a évoqué "une tentative d'attaque à caractère terroriste". La France a été frappée depuis 2015 par une série d'attentats, parfois de masse, qui ont fait 238 morts.

Le timing de cette attaque tombe mal pour les tenants de la candidature de Paris-2024, qui dévoilera son slogan de campagne à 18h00.

Preuve d'une volonté de s'ouvrir au monde, il sera en anglais, avec une version française, contrairement à celui de la candidature pour les JO de 2012 («l'Amour des Jeux»), finalement attribués à Londres.

Tenue secrète depuis plusieurs semaines, la devise de Paris-2024 devrait tourner autour de la notion de partage, «share». De là à imaginer un «Share the Games»...

Car c'est au monde que vont désormais s'adresser les partisans de la candidature française et leurs rivaux de Los Angeles et Budapest, autorisés par le CIO à communiquer à l'international à partir de vendredi, après des mois de discours limités à leurs seuls territoires. Et à un peu plus de sept mois de l'élection à Lima le 13 septembre.

Lobbying

Concrètement, les candidates vont pouvoir s'adresser à un public étranger, utiliser les événements sportifs d'audience internationale pour s'exposer médiatiquement et surtout entrer dans le détail de leur dossier avec la centaine d'Olympiens appelés à voter au Pérou, c'est-à-dire, prosaïquement, faire du lobbying.

Los Angeles, co-favorite avec Paris, est également dans les starting-blocks, désireuse d'effacer auprès du mouvement olympique l'effet désastreux des premières mesures de Donald Trump, notamment en matière d'entrée aux Etats-Unis.

Budapest, troisième impétrante et Petit Poucet désigné, attendra la mi-février avant de se lancer, préférant d'abord se consacrer à «démontrer aux habitants de Budapest la façon dont les jeux Olympiques pourraient améliorer leur vie», alors qu'un référendum d'initiative populaire menace la candidature hongroise.

Vendredi, à l'heure des festivités parisiennes prévues entre le Trocadero et la Tour Eiffel devant de nombreux représentants de la presse internationale, le CIO aura reçu le dernier chapitre des dossiers de candidature.

Consacré à l'héritage ("legacy" en anglais, c'est-à-dire ce que laisseront ces JO derrière eux) et à la livraison des Jeux, le dossier donnera une image concrète du déroulé de la quinzaine olympique et de son pendant paralympique sur le plan logistique: transports, hébergement, sécurité, expérience des athlètes et des spectateurs...

 Héritage durable

Imposée depuis le début des années 2000 par le CIO, la notion d'héritage durable est devenue l'un des premiers critères de choix pour les votants. L'objectif assumé est d'éviter des Jeux dispendieux, conçus pour n'exister qu'une quinzaine, avant de laisser des dettes abyssales au pays organisateur, comme ceux d'Athènes-2004.

L'héritage repose sur cinq piliers aux yeux du CIO: les infrastructures et les sites naturels à préserver, la gestion des ressources, la mobilité, les ressources humaines et le climat.

Los Angeles et Paris n'ont pas eu de mal à répondre. Leurs infrastructures sont construites pour l'essentiel. Budapest, elle, devra s'appliquer à convaincre de l'utilité des équipements pérennes prévus.

Mais l'héritage n'est pas seulement matériel et solide, mais aussi immatériel et sociétal, en terme d'emplois, de pratique du sport ou d'environnement. Des critères beaucoup plus difficiles à évaluer pour les membres du CIO qui recevront les candidates en audition, en juillet à Lausanne, dernière répétition avant le grand oral de Lima.

«Les JO, on les veut pour vous. Parce qu'en 2024, c'est vous qui serez au coeur du projet», a expliqué le co-président du comité de candidature Paris-2024, Tony Estanguet, à des jeunes lors d'une visite du collège Dora-Maar de Saint-Denis vendredi matin.

Des ados qui doivent encore se familiariser avec les Jeux: «Ca s'écrit comment JO?» demande Dilan, un élève de troisième, lors de cete visite. "G.I.O" répond sa camarade Juba avec assurance.