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Une centaine d’infirmiers mettent le cap sur l’Allemagne

4 février 2017, 20:00

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Une centaine d’infirmiers mettent le cap sur l’Allemagne

Rs 150 000. Selon Ram Nowzadick, président de la Nursing Association, c’est approximativement le salaire mensuel d’un infirmier en Allemagne. Cela, alors qu’à Maurice, ce dernier gagne entre Rs 17 000 et Rs 25 000 par mois. Ainsi, il est d’avis que le nouveau programme du ministère de la Santé d’envoyer ces membres du personnel médical à l’étranger est une belle opportunité pour eux. D’autant qu’ils seront également logés gratuitement. Déjà, une centaine d’infirmiers devraient s’envoler pour ce pays d’Europe en août, affirme-t-il.

Au ministère de la Santé, on fait comprendre que les démarches vont bon train et que les négociations sont en cours. «Le contact a été établi avec les autorités allemandes à travers l’ambassade. Nous sommes en train de travailler sur les conditions qui seront ensuite revues par le ministère du Travail», indique une source officielle au ministère. De souligner que celui-ci veut que ce projet dure sur le long terme. «C’est pourquoi nous prenons notre temps pour le mener à bien.» Le but du programme étant d’envoyer 300 infirmiers à l’étranger par an.

Il nous revient également qu’une liste des infirmiers intéressés par ce programme a déjà été établie. Ceux sélectionnés obtiendront un contrat d’un à trois ans dans les hôpitaux d’Allemagne. Quels sont les critères de sélection? «Nous ne le savons pas encore. Nous attendons la visite d’un recruteur allemand pour régler ces détails», soutient-on à la Santé.

Du côté de la Nursing Association, les choses s’activent. Elle prévoit des cours d’allemand pour les infirmiers intéressés. Ram Nowzadick explique que l’Allemagne est un choix judicieux car ce pays aurait besoin de quelque 120 000 infirmiers. «Nous avons déjà eu quatre séances de travail avec les officiers du ministère de la Santé. Éventuellement, nous envisagerons d’autres pays, comme l’Australie et la Nouvelle- Zélande», ajoute-t-il.

Le président de la Nursing Association fait également ressortir que «ce programme ne peut être que bénéfique pour le pays. Les infirmiers seront confrontés à une autre réalité et auront plus d’expérience pour exercer à Maurice. C’est une expérience internationale précieuse».

L’après «Retention Allowance»

<p>C&rsquo;est après l&rsquo;annonce de l&rsquo;abolition de la <em>Retention Allowance&nbsp;</em>que le programme permettant aux infirmiers d&rsquo;exercer à l&rsquo;étranger a été mis sur pied. Le dernier rapport du Pay Research Bureau avait suggéré que cette allocation, qui se greffait sur le salaire mensuel des infirmiers pour pallier le manque de personnel médical, soit supprimée.</p>

<p>La <em>&laquo;Retention Allowance&raquo;</em> a été instaurée en 2003 afin de dissuader les infirmiers d&rsquo;aller exercer à l&rsquo;extérieur. Mais en contrepartie, ces derniers n&rsquo;avaient pas droit aux <em>&laquo;unpaid leaves&raquo;</em>. Depuis l&rsquo;abolition de cette allocation, la Nursing Association a demandé à ce que ces congés sans solde soient réinstaurés.</p>

 

300 infirmiers en Arabie saoudite en 1984

<p>En 1984, 300 infirmiers s&rsquo;étaient envolés pour l&rsquo;Arabie saoudite pour un programme similaire. Un accord avait été trouvé entre les gouvernements mauricien et saoudien. Ce dernier était à la recherche de ressources humaines dans la santé. Les infirmiers mauriciens avaient alors obtenu un congé officiel pour aller travailler en Arabie saoudite. Toutefois, le programme n&rsquo;avait pas été renouvelé étant donné que le gouvernement saoudien s&rsquo;était par la suite tourné vers d&rsquo;autres options moins coûteuses, dont le recrutement de travailleurs bangladais.</p>

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Le salaire et l’expérience comme sources de motivation

<p><em>&laquo;C&rsquo;est avant tout une chance pour moi de me faire un peu d&rsquo;argent.&raquo;</em> C&rsquo;est ce qu&rsquo;affirme Kevin Allagen, un infirmier de 34 ans qui travaille à l&rsquo;hôpital Brown Séquard. Il exerce ce métier depuis 11 ans. <em>&laquo;Je pourrais enrichir mes connaissances et faire des économies. Ainsi, je pourrais faire avancer mes projets personnels, comme construire ma maison.&raquo;</em> C&rsquo;est à peu près le sentiment qui anime les autres infirmiers intéressés par ce programme de travailler à l&rsquo;étranger. Neha Persand, infirmière de 29 ans à l&rsquo;hôpital Victoria, à Candos, n&rsquo;a pas hésité à s&rsquo;y inscrire. <em>&laquo;J&rsquo;ai fait ma demande dès que j&rsquo;ai appris qu&rsquo;on avait la chance de bénéficier d&rsquo;une expérience à l&rsquo;étranger. Et je pourrais me faire un peu d&rsquo;argent également.&raquo;</em></p>