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Nicolas Tarik entre sieste et insomnies

31 janvier 2017, 12:23

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Nicolas Tarik entre sieste et insomnies

 

Il est des hasards qui n’en sont pas… pas… PaPaadaPaPam. «Il y a des chansons, on y tient trop… des mélodies qui parlent de mer et d’exil…» Une invitation sur Facebook et l’on se retrouve projeté dans une ‘sieste musicale’, au Off, dimanche 22 janvier, à Pointe-aux-Canonniers. Dans l’univers de Nicolas Tarik.

Un monde peuplé d’insomnies, qui nous chante «la nuit j’ai pas sommeil», comme un écho à «c’est toujours quand tu dors que j’ai envie de te parler» de Mano Solo… On ne voulait pas y faire référence, car c’est réducteur d’être comparé. Mais c’est lui-même qui nous en a parlé. À ses intonations, on a retrouvé le chanteur décédé, fils de Cabu, assassiné.

Mais Nicolas Tarik est bien vivant, tout en sensibilité, de ses dix doigts et de sa voix, assis sur son séant, guitare à la main et bambous pour couronne. Des cordes qui claquent, nostalgiques, des paroles dites, les yeux rieurs, regardant son cœur.

On se demande, réflexe insulaire : Mauricien pas Mauricien ? Il chante avec les Clarisse Sisters, s’accompagne des Mauriciens Dario Manick à la batterie et Ashley Spéville pour la basse, de Dany Aukhaj aux tablas, les airs de flute et le kayamb du Réunionnais Jim Célestin ont des sonorités bien indocéaniques. On lit Ajay Boodhoo à la photographie sur l’album, réalisation à Poste-de-Flacq… Et on s’étonne de n’en avoir guère entendu parler.

Amoureux de Maurice

Le chanteur compositeur s’est installé à Maurice il y a presque deux ans. Ça transpire dans ses textes. «J’en aime une autre, ma femme n’est pas jalouse, cette autre c’est l’île Maurice», chante-t-il. Tellement pas jalouse qu’il partage son concert en plein air avec Yvette Dantier. La jeune fille que l’on a découverte avec Zulu. Une voix toute fluette et qui, pourtant, ferait Kurt Cobain reprendre goût à la vie quand elle interprète «Smells like ten spirits». Et revenir de son hiver éternel Henri Salvador quand elle murmure son jardin. Le tout mâtiné de ses propres compositions.

Nicolas Tarick s’essaie également au créole : «Enn montagn zot appel Massif des trois Mamelles, en créole trois quinze, font une sacrée trente-cinq !». Mais il évoque aussi le Cap Vert dans La Morna de l’exil, qui ouvre son CD. Les insomnies, c’est son second album, fraîchement sorti, sous un climat ensoleillé. À l’inverse du premier, Amour d’hiver, qui remonte à 2012… Il y chante «il neige à gros flocons de nous». On veut «bien continuer de croire que» ce ne sera «pas tout».